Classique intemporel

Jamais simple de critiquer un livre important, mais également intéressant d'aller au-delà des seuls éléments que tout le monde connaît, ici parfaitement résumés dans le titre. Difficile, aussi, de proposer voyage plus stimulant, surtout lorsque celui-ci se déroule dans le futur, ouvrant un horizon de possibles par définition illimités, passionnants. Il faut toutefois savoir qu'une grande partie du roman est consacrée ici à la sociologie, la philosophie, la théorie, et ce avant même, peut-être, d'être un roman de science-fiction et/ou d'aventures.

Cela se ressent, parfois, dans l'intérêt et le plaisir que l'on peut avoir à lire, car malgré les 200 petites pages, certains passages sont un peu pesants, nous éloignant du cœur du récit, à savoir ce fameux périple temporel dans un avenir très (très très très très) lointain. Heureusement, nombre de pistes de réflexion s'avèrent captivantes, l'humanisme d'H.G. Wells transparaissant constamment, son propos apparaissant on ne peut plus d'actualité 130 ans plus tard... De plus, et même si personne ne sera évidemment là pour vérifier, sa vision de la société, son « évolution » poussée à l'extrême dans une logique de « lutte des classes » plutôt à gauche m'a paru tout à fait pertinente, comme si l'humanité n'avait jamais su régler ses problèmes au fil des siècles, trouver un juste équilibre entre riches et pauvres...

Enfin, lorsque l'auteur se plonge dans la pure fiction, le récit sait être assez prenant, pas aussi trépidant qu'espéré mais habile et doté d'une sacrée imagination, sans oublier une narration assez fluide, jouant bien du récit en « flashback ». Alors non, je ne serais pas dithyrambique sur le livre, mais ne serait-ce que pour cette promesse de voyage nous ouvrant des voies infinies, « La Machine à explorer le temps » reste de ces ouvrages qui méritent clairement qu'on y consacre quelques heures.