[titre entier: "La sexualité des toxicomanes de la côte sud-ouest des Etats-Unis d'Amérique dans la première moitié de années 1990", dans Dépendances et Addictions, de l'Antiquité à nos Jours, actes de colloque, Universitatea din Bucuresti, Roumanie, 15-17 janvier 2011, Bucarest, 2017, p. 109-186.]
Voici un livre bien original, que je ne recommanderais pas à tout le monde. Car la forme peut facilement être indigeste, surtout si on est allergique aux notes de bas de page. Etant dans la recherche, celles-ci font partie de mon quotidien, donc lire des pages avec plus de notes que de texte ne me dépite pas plus que ça... haha.
J'ai bien apprécié le noyau du livre, qui est la description et l'analyse d'un documentaire, présenté comme vrai, mais qui est tout droit sorti de l'imagination d'un papi aveugle et sans famille. Le pti vieux, le plus sérieusement du monde, déblatère tel un vrai universitaire sur ce film imaginaire, en mettant, bien sûr!, des notes de bas de pages, se référant à plein d'ouvrages - réels ou non!-, citant plein de "chercheurs" (réels ou non) qui ont étudié tel ou tel aspect du film (ex: la manière qu'a le héro d'empiler des meubles à un moment donné du récit; l'évolution du sourire de la femme ), chercheurs qui se contredisent, se réfutent, se divisent en écoles de pensée... Ah et qui sans te prévenir te balance des phrases ou des bouts de phrases dans une autre langue (Français, Allemand, Latin), et sans traduction of course (je MAUDIT les mecs qui dans mes ouvrages scientifiques citent en VO-Allemand!! "Et bam dans ta face sale c***e qui n'a pas fait Allemand LV2!").
Le pépé se vante même d'un adaptation théâtre de son essai réinterprétant (que dis-je, dévoilant!) le mythe du Minotaure: où papa Minos a un bébé super moche et difforme, et qu'il est obligé vu son rang de l'enfermer (le cacher) dans un labyrinthe. Thésée quant à lui est un repris de justice.
Cet aspect là, bien absurde, m'a fait marrer, me rappelant nombre de publications scientifiques stupides et inutiles (ou apparemment inutiles pour les non initiés), ou le nombre de conneries que même une personne bac + 10 peut sortir (Ô combien se sentent obligés de proposer un idée au lieu de tout simplement dire "je ne sais pas!")?
J'ai par contre bien moins aimé la deuxième couche de l'histoire, qui est la découverte du récit du vieux par un autre gars, un toxico, qui
petit à petit va sombrer dans la démence. Cette évolution n'est pas claire, mal amenée. J'ai finit par zapper la plupart de ses passages, surtout quand je voyais qu'il allait encore parler de son énième plan cul (oui, quand il ne parle pas de ses crises hallucinatoires, bien chiantes par ailleurs, il parle des nanas qu'il a baisées; et il s'en tape des tonnes, lui le junkie pouilleux, moche et puant; toutes les filles lui ouvrent leurs cuisses, et appellent même les copines pour des plans à 3... en tant que nana, j'ai trouvé cet aspect du livre bien merdique et machiste).
M'enfin, ça se trouve il invente la plupart de ses aventures, ce qui serait plus logique. Faudrait que je me penche dessus, et ponde un article après . Ha!
L'histoire du toxico ne m'a donc pas emballée. J'ai aussi été déçue
de ne pas en savoir plus sur le vieux, Zampano, et des circonstances de sa mort (marques de griffes sur le sol, outils (dont j'ai oublié le nom!) trouvés à côté de lui, disparition des chats).
En résumé: c'est un bon livre, bien intéressant, mais pas facile à lire.
Créée
le 7 août 2017
Critique lue 566 fois
3 j'aime
D'autres avis sur La Maison des feuilles
Croyez-moi : jamais vous ne lirez roman plus étrange que celui-ci. Il suffit de feuilleter ce gros pavé pour comprendre, chaque page paraît totalement différente que la précédente : la police...
le 25 avr. 2010
46 j'aime
8
Quelle immense déception. Devant l'unanimité de la communauté littéraire Senscritique, d'ordinaire prompte à aimer les chef d'œuvre (Heart of Darkness, au hasard) et à plus ou moins se méfier des...
Par
le 12 juil. 2015
30 j'aime
10
S'arrêter à la forme que prend La maison des feuilles, c'est tomber dans le piège que tend Danielewski en glissant tout à la fois dans le vulgaire et dans le m'as-tu-vu. Qu'il ait donné à son texte...
Par
le 29 juil. 2015
22 j'aime
4
Du même critique
J'ai trouvé ce film raté de A à Z. La première scène me sort déjà du film: ne me faites pas croire que la ville de Dunkerque, avec ses rideaux de parking et son asphalte, est une ville de 1940! Et...
Par
le 24 janv. 2018
10 j'aime
SWIX est selon moi le film Star Wars le plus minable qui existe. Il fait passer La Menace Fantôme pour un chef d'oeuvre. C'est une fin de trilogie lamentable, dans laquelle Disney a casé les idées...
Par
le 20 déc. 2019
5 j'aime
1
J'ai acheté ce livre suite à toutes les critiques élogieuses sur internet, bien plus qu'à tous les prix qu'il a reçus, qui pour moi ne sont pas un gage de qualité. Eh bien... j'ai arrêté la lecture...
Par
le 26 déc. 2016
5 j'aime
1
