Si je n'aime pas particulièrement les histoires de vampires, je suis en revanche une grande amatrice d'ambiances sombres et mystérieuses, nocturnes et fantastiques, et encore plus lorsqu'elles impliquent des personnages féminins romantiques.
La description de Clarimonde faite pendant l'ordination du prêtre est à la fois merveilleuse et ambivalente. Cette femme est-elle une tentatrice maléfique ou un bel amour inespéré et désormais tragiquement interdit ? Théophile Gautier ne tranche pas, du moins pas avant les dernières lignes (dont la morale pourra amuser ou irriter la lectrice moderne !).
Clarimonde, "la plus belle du monde" nous dit Théophile Gautier, est à la fois scandaleuse et attentionnée, et Romuald à la fois prisonnier de ses désirs et libéré de ses obligations (ou presque).
Il y a plus à lire ici qu'une simple amourette entre un prêtre et une vampire, ou qu'un religieux détourné de sa foi par une "vile tentatrice". C'est une description du carcan de la société de l'époque qui est faite, de cette vie limitée par les obligations sociales et les devoirs... Et Clarimonde représente avant tout la douce et scandaleuse alternative à tout cela.