Avec "La patience du Diable", Chattam nous plonge à nouveau dans les méandres du Mal. (Mal avec un M majuscule, mais si le M méga majuscule avait existé...)
Ravie de retrouver un des personnages croisé lors de "La conjuration primitive", il a été toutefois très éprouvant de soutenir certaines scènes qui assomment nos chers protagonistes à diverses reprises...
Le rythme est diablement soutenu et tout le long du livre se dégage l'intime conviction qu'une adaptation cinématographique serait une merveille. En effet, les descriptions sont oppressantes, d'une ardeur incroyable...
Le thème critique et complexe du mal et de ses limites me ravit et me passionne. Misanthrope dans l'âme, j'ai toujours été troublée par l'exactitude et la pertinence des constats établis par monsieur Chattam au sujet de l'être humain. Certainement née "Bisounours" dans une autre vie, je n'ai de cesse de sonder mon entourage, la profondeur de leur honnêteté, afin de ne pas finir déchirée par la déception... de ce fait, ce livre invite au questionnement. C'est avant tout un thriller remarquable et d'une intensité inouïe, mais il pousse également à s'interroger sur nous-mêmes. Sommes-nous aussi bons que nous le prétendons ou que nous le pouvons ?
Ainsi que tous les autres Chattam, "La patience du Diable" se lit avec une agréable fluidité. Il y a comme une évidence dans la progression, dans la tension qui va crescendo.
En somme, une oeuvre à la fois percutante et effrayante, mais aussi terriblement réaliste et philosophique.