Ovni dans la littérature du XIXe, un bijou si l'on compare à la littérature érotique du moment (le premier qui OSE DIRE que c'est le 50 nuance de... de son temps s'en prend une).


Car, oublions le terme, le substantif, de "masochiste" pour qualifier cette œuvre. C'est d'abord un hommage rendu à la gloire de LA Femme, maîtresse absolu du personnage.


L'un des moments les plus poignants reste peut-être ce dernier instant où elle hésite à frapper, où elle se refuse à le faire souffrir...avant de céder à ses ordres : oui la maîtresse est d'abord l'esclave, esclave du désir de son amant.


Ce n'est pas un roman érotique, encore moins un roman d'amour. C'est un roman de passion. À son état le plus brutal - passio en latin : la souffrance. Ce désir qui ne quitte pas la moindre page. Voilà le coupable, voilà l'origine de la souffrance, l'origine du plaisir.


Sacher-Masoch est un ovni de la littérature. On le compare souvent à son alter-ego, le marquis de Sade...non mesdames et messieurs : si Sade n'a d'autre désir que de nous choquer, d'être l'auteur le plus trash de tous les temps, Sacher-Masoch nous remue, mais fait de la littérature. Il n'est jamais question d'un limite à dépasser, juste d'une esthétique à imposer : celle de la faiblesse de l'homme face à son désir, son incapacité à être ce que la société cherche à imposer depuis des siècles : face à la femme, l'homme n'est rien d'autre qu'un esclave. Trois fois, c'est un esclave. Esclave de sa maîtresse, esclave des autres hommes, et surtout, esclave de son propre désir.


Sacher Masoch devint, contre son gré, du pain béni pour la psychanalyse, et n'est plus retenu aujourd'hui que par ses délires sexuels si particuliers...et pourtant osez seulement vous aventurer dans ses lignes, et découvrez des facettes étranges et magnifiques de vos propres sentiments.


Un BIJOU.

ArkhomRabnam
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le 28 avr. 2016

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Arkhom Rabnam

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6

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