L’Homme n’était ni libre ni immortel.

Un space opera made in France qui nous plonge dans un univers extrêmement… touffu. Peut-être trop touffu. Alors bien sûr, ici je ne peux juger que la première partie de cette histoire coupée en deux tomes, mais la première constatation qui en ressort, et pas des moindres, c’est que cette première partie ne donne pas vraiment envie de se précipiter sur la suite. Certes, il y a beaucoup de place donné à l’introspection des personnages et sur des questions philosophique intéressante, mais ça tourne très vite en rond au détriment de l’histoire elle-même qui n’avance pas beaucoup.


Le véritable élément perturbateur ne survient que dans le dernier tiers, enclenchant enfin l’intrigue et le cœur du récit. Cependant, pendant les deux premiers tiers, l’introduction s’éternise, parfois à n’en plus finir, partant souvent dans des disgressions pas forcément pertinentes. À cela s’ajoute un découpage des chapitres que je n’ai pas vraiment saisi : en soit, avoir de longs chapitres n’est pas dérangeant, mais certaines pauses internes auraient pu marquer la fin d’un chapitre, et certaines pauses n’apportent pas grand-chose, puisque coupe une action pendant son cours. Un peu maladroit dans la découpe parfois, donc.


Autre point, c’est le style de l’auteur. Extrêmement riche, parfois lourd, l’auteur n’hésite pas à jouer avec le latin et le grec (ce qu’on devine lié à l’univers lui-même), ce qui lui a été reproché dans d’autres critiques. S’il vrai que les notes explicatives se succèdent dans les premières pages, elles deviennent assez vite beaucoup moins fréquentes et plusieurs ne sont pas forcément nécessaires du moment qu’on a des notions d’étymologie ou d’histoire latine/grecque. En revanche, c’est bien avec la langue française que Lucazeau s’amusera, avec un vocabulaire extrêmement riche.


Si on voit son amour de(s) la langue(s), ces constructions sont parfois un peu lourdes, voire superflu, pour arriver au point. Et comme je le disais, certaines notions tournent en rond, ce qui rend le tout plutôt répétitif. Donc oui, ce n’est pas forcément facile à lire, mais quand on aime les mots et la langue, on se laisse emporter par ce fleuve qu’il faut apprendre à maîtriser. Un style lourd donc, pas forcément accessible aux premiers venus, mais qui a le mérite de dresser un portrait très riche et vivant de son univers, qu’on aimerait découvrir un peu plus, peuplé de personnages tout aussi intriguant.


Un sentiment plutôt mitigé donc avec ce premier tome. En soit, l’univers est intéressant et original dans son approche, même si les thèmes abordés restent communs pour le space-opera et la SF en général. Toutefois, à trop vouloir jouer avec la langue, Lucazeau se perd un peu dans ses divagations et oublie d’emporter le lecteur dans sa trame narrative, même si d’un autre côté c’est ce qui m’a le plus intéressé dans sa plume. On verra ce que la suite nous réserve, mais j’espère qu’elle parviendra à nous plonger et nous accrocher dans l’intrigue.

vive_le_ciné
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le 25 juin 2020

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vive_le_ciné

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