Comme d'hab avec Faulkner, un énième bout de vie d'une vieille famille du Sud.

Mais ici il s'agit d'un chef-d'œuvre.
Parce que une fois passée comprise la structure du livre (qui parle, à qui, de quoi, quand ?) et une fois assimilé l'arbre généalogique - comme d'hab encore ridiculement alambiqué - on ne se retrouve plus qu'avec quatre vastes échanges entre les personnages.

Et des personnages dépeints par un maître en la matière : leurs manies, leur langue, leurs tics, leurs sentiments, tout passe par l'écriture géniale de Faulkner, son rythme halluciné, sauvage à première vue.

Ça vire parfois à l'incantation, c'est obscur, il faut s'y reprendre...
Mais une fois qu'il le happe, ça n'est plus qu'à la toute fin de l'histoire que le livre lâchera son lecteur, éreinté, béat.


Meilleur qu' "Absalon"? En tout cas il occupe moins de pages pour décrire autant. Mais ce livre ne se recommande qu'avec beaucoup de prudence...
ElGato
9
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le 17 juin 2010

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ElGato

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