Après deux premiers tomes dynamiques plongeant facilement le lecteur dans son univers, Joseph Delanay a quelque peu freiné la progression avec son troisième tome. Pas foncièrement mauvais, cet opus manquait surtout du véritable souffle épique auquel il prétendait pourtant. Un certain gel dans le développement des personnages faisait également sentir comme une sorte d'essoufflement dans le récit. L’occasion de remonter tout ça avec le quatrième épisode !


Une fois n’est pas coutume, les forces de l’obscur se font plus importantes que jamais dans le Comté, aussi l’Epouvanteur et son apprenti auront encore fort à faire. Surtout lorsque le vieux maître décide de s’atteler à une lourde tâche : celle de réduire à néant les agissements des clans de sorcières de Pendle qui sévissent depuis toujours. Et lorsque la propre famille de Thomas est prise en otage par les sorcières, la situation n’a jamais paru aussi urgente...


Ce quatrième tome suit le même déroulement que les précédents, nous faisant découvrir une nouvelle contrée du pays. Après le climat glacial d’Anglezarke, c’est au coeur des mornes champs et sombres forêts de Pendle que nous emmène l’auteur. Un moyen de renouer avec les premières ennemies de la série, les sorcières, tout en impliquant d’avantage le héros dans ce combat, les siens étant en danger immédiat cette fois-ci. Mais c’est aussi l’occasion de découvrir d’autres personnages (le père Stocks; James le frère de Thomas) afin d’étoffer à nouveau le background de la série. Du côté des figures principales, Alice se présente désormais comme une véritable alliée de Tom, l’aspect ambigüe de sa personne s’amincissant énormément. On abandonne également les découvertes sur la vie privée passée de M. Gregory, ce qui n’est pas un mal en soit, et l’on porte d’avantage notre curiosité envers la mère de notre jeune héros. Celle-ci, sorcière confirmée, semble à présent détenir un grand pouvoir, et nul doute que le lecteur en apprendra encore d’avantage par la suite.
Enfin, la menace principale qui n’avait de cesse de croitre au fil des tomes semble cette fois-ci atteindre son paroxysme avec l’apparition sur Terre de Satan en personne ! Si la promesse d’un affrontement épique face à la pire créature qui soit peut s’avérer tentante, on remarquera toutefois qu’en l’espace d’un an à peine, notre apprenti aura eu maille à faire avec une redoutable sorcière, l’une des pires engeance du Comté en la personne du Fléau, le plus redoutable et des anciens Dieux et maintenant le Diable lui-même ! C’est un métier dangereux qu’ils disaient... On veut bien les croire ! Si cela assure une véritable épopée du récit, il est vrai que ce surplus de menaces extraordinaires parait parfois presque exagéré.


Egalement, on notera que le père Stocks, ayant pourtant achevé sa formation complète et connaissant l’obscur bien plus que Thomas (en théorie), se laisse totalement abuser par Wurmalde qui est pourtant démasquée par le jeune héros au premier coup d’oeil. Une certaine incohérence pour un personnage qui, de fait, aurait potentiellement pu bénéficier d’un autre traitement.
Concernant Mab, bien que l’on puisse difficilement s’expliquer sa subite attirance pour Thomas, on peut supposer qu’elle sera amenée à revenir par la suite et donc étendre son rôle.


Toutefois la mort du père Stocks est bienvenue, au sens ou cela permet à l’auteur de bousculer quelque peu le lecteur, ajoutant une tension au récit en sous entendant que la fin ne sera pas toujours bonne et que certains alliés peuvent y rester !


Quelques légères incohérences donc, qui cependant n’empêche aucunement d’apprécier un récit mené tambour battant, les événements s’enchainant les uns après les autres et l’action se faisant plus vive que jamais. A nouveau Thomas semble jouir d’un courage assez incroyable pour un jeune homme de 14 ans, mais cela est le propre des héros de ce genre de littérature. Un tome 4 en tout cas qui relève parfaitement le niveau d’un tome 3 ayant légèrement loupé le coche et relançant ainsi l’intérêt pour la série, et une promesse d’un duel légendaire contre le Diable himself ! La suite au prochain numéro.

David_AVINENC
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le 19 mars 2020

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David_AVINENC

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