Je viens d'achever le tome trois de La Recherche et j'avoue ne pas avoir été déçu. Certes, il est un peu tiré en longueur par rapport aux deux premiers mais on parvient à mieux cerner les personnages rencontrés dans les deux précédents. La duchesse de Guermantes apparaît sous son vrai jour. Moins idéalisée par le narrateur car il n'est plus amoureux d' elle, c'est maintenant juste une grande mondaine, très fine, très cultivée mais aussi cruelle dans ses relations avec les gens de ce monde. L'humour féroce de Proust pour décrire les Arpajon ou les Cambremer, des duchesses très en vue dans le milieu est irrésistible. Apparaît pour la première fois le baron de Charlus, l'égal de sa cousine ainsi que de Swann. Il faut savourer le phrasé de Palamède ( surnom de Charlus ) et l'extrême finesse de son esprit. Son homosexualité se révèle quand il tente de séduire le narrateur chez lui un soir. Lui qui se fait passer pour un bourreau des coeurs auprès des femmes. Mais le narrateur repousse ses avances et Charlus entre dans une colère noire, ne comprenant pourquoi ce microbe néglige un splendide papillon tel que lui. Il se lance alors dans un discours dithyrambique qui en fait un des personnages-clé du récit.
A lire, absolument. Mais, seul, sans bruit, de préférence dans un coin confortable !