Les monstres ne sont pas ce ou ceux que nous croyons.

En fan absolu des deux premiers épisodes vidéoludiques de notre ami Geralt et avec un troisième opus qui vient juste d'être annoncé par CD Projekt, je décidais de me pencher sur le premier roman de la saga à l'origine de ces magnifiques RPGs...

Et c'est une demi-déception. Sûr qu'après avoir lu Tolkien puis G. R. R. Martin, je suis extrêmement exigent en terme d'heroic fantasy.

Chez Andrzej (prononcé Ane-dreï, = André) Sapkowski, ce qui me dérange c'est la présence trop importante de magie de foire bonne pour les enfants dans un cadre résolument adulte avec une violence et un érotisme bien présents.
En grand fan d'heroic fantasy je déteste la magie ! Ou plutôt je suis extrêmement exigent sur son traitement, ce que les deux premiers auteurs susnommés ont su faire dans leur oeuvre. Si la magie décrite dans ce roman passe bien dans un jeu vidéo, c'est beaucoup plus dur dans un livre...

Ensuite, toujours lié au coté magie et fantastique, Sapkowski fait de grosses allusions à certains contes populaires avec des monstres pour certains involontairement forts comiques ! Comment ne pas exploser de rire devant l'homme porc ou le satire ! Et justement ce qui me dérange c'est que ces histoires alternes trop souvent entre le burlesque et le dramatique de façon abrupte (la fin d'Une Question de Prix est franchement à se plier en deux !) et que les manières de résoudre certaines situations sont un peu tirées par les cheveux, à la manière des contes populaires justement...

Pourtant, ce premier tome a déjà le mérite d'éclairer un peu certains passages ou allusions présents dans les jeux vidéo et n'oublions pas qu'il n'est qu'un recueil de nouvelles écrites au tout début par son auteur.
La meilleure nouvelle est pour moi : Le Moindre Mal. Pas trop de magie de foire et surtout un enchaînement d'évènements qui vont bien définir notre sorceleur, sa morale, les conséquences de ses choix et son petit coté maudit. Sinon Le Dernier Voeux qui introduit le personnage de Yennefer est aussi une nouvelle importante pour les amateurs de la saga vidéoludique.

Maintenant ce premier roman est loin d'être nul, il se révèle un peu érotique, évite tout manichéisme, pose bien le mode de pensée de Géralt de Riv et l'auteur nous fait surtout réfléchir sur ce qu'est un monstre et qu'ils ne sont pas ce ou ceux que nous croyons.