Le sel du premier tome de Dune c'est un univers assez détaillé, en particulier avec l'écologie de Dune, un récit épique de vengeance et du mysticisme. Cette suite ne conserve que le mysticisme. Le récit est vide, l'écologie de Dune a complètement disparu, on n'apprend plus grand chose sur l'univers des romans hormis ce qui touche au nouveau culte de Muad'Dib.
On subit donc 250 pages de tentatives d'expression du ressenti des prescients (l'un fataliste, l'autre ombrageuse), que j'ai trouvées ratées dans leur grande majorité. Herbert se heurte en vérité à un mur qui se devinait à la fin du premier tome : la puissance de Paul (et Alia) devrait les rendre invulnérables, et il faut donc la diminuer très artificiellement en brouillant leur vision pour créer un enjeu, au détriment de la cohérence de l’œuvre.
Paul redevient très brièvement supportable lorsqu'il perd son don mais disparait alors dans le désert...
Le roman dessine les prémices de la déchéance des Fremens et c'est sans doute le seul élément intéressant qui en émerge.