Retiens l'ennui
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le 13 févr. 2012
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Qu'il est difficile de critiquer un livre comme celui-ci, tant il semble que son ampleur me dépasse. "Ampleur" n'est peut-être pas le bon terme. "Profondeur" encore moins. C'est chez Gracq une sorte de superficialité tyrannique, où le monde des apparences, du ressenti, de l'affleurement, est la clé et le secret de toutes choses. C'est peut-être ce qu'exprime Danielo dans son monologue final : la seule chose qu'il a apprise en dehors des livres, c'est la facilité avec laquelle les choses adviennent.
J'ai lu au hasard la critique d'une lectrice sur Internet. Elle semblait irritée par le fait que "l'auteur cherche toujours la métaphore parfaite". Elle a raison. Une autre façon de le dire est que les métaphores de Gracq sont parfaites (du moins d'une justesse, il me semble, inégalée en leur genre).
Que dire de plus ? Je me tiens devant Le Rivage comme devant une vieille merveille du monde. Il me faudrait reculer ; mais parler d'une chose de loin ce n'est plus parler de la chose, c'est parler de notre rapport à elle. Quant à rester à ses pieds pour en contempler les détails, cela ne fonctionne pas : on ne voit que la mousse, les fractures, les défauts. Oui, Gracq en fait des tonnes. L'a-t-on jamais reproché aux bâtisseurs de colosses ou de pyramides ?
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le 15 janv. 2019
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