Le Vaisseau des morts par Pelomar
Dans l'Europe des années 20, notre ami protagoniste se réveille un beau matin avec la gueule de bois et se rend compte que le navire sur lequel il travaille est parti sans lui. Pire, le bateau a aussi emporté son livret de marin. N'ayant aucun autre papier et aucun moyen de prouver sa nationalité, le marin devient de fait apatride, se fait rejeter par les polices de tous les pays avant de finalement échouer dans un navire-cercueil, une épave à peine capable de naviguer et qui doit couler pour que la compagnie puisse récupérer l'assurance.
Le mieux dans ce bouquin, c'est le décalage complet entre le ton du narrateur et la réalité de ce qu'il vit. C'est de manière joyeuse, amusante et très naïve qu'il nous raconte ainsi la tragédie d'être apatride, le frustration de se retrouver face à une administration aussi froide que têtu, et les conditions de vie insoutenables à bord de la Yorrikke, corbillard des mers que les armateurs font toujours voguer mais à coût minimum. C'est objectivement horrible, mais le tout prend la forme d'une sorte de gentil conte anarchiste qui décrit avec légèreté la folie complète de la société dans laquelle évolue le héros.