Bien qu'à la parution de ce court roman (ou longue nouvelle), on soit déjà à la toute fin du XIXème siècle, l'engouement pour la littérature gothique n'est pas tout à fait mort et a subi tout au long du siècle une évolution naturelle vers le fantastique, l'ésotérisme et enfin les sciences.
Il ne faut donc pas s'étonner si le récit commence par une expérience médicale ayant pour but de percer le mystère entre le monde réel et le monde imaginaire. Expérience malheureuse et quasi criminelle qui aura pour conséquence de libérer une force mystique qu'il aurait mieux valu laisser dans les oubliettes de la conscience humaine.
Vices, ébats sexuels débridés et crimes seront les maux qui résulteront de cette prétention de l'homme à vouloir sonder l’insondable et maîtriser ce qui ne peut et ne doit pas l'être.
L’écriture de Machen est à rapprocher de celle de Stoker qui publia son célèbre "Dracula" en même temps ; les deux oeuvre ayant également en commun la structure narrative sous forme de témoignages et journaux. Dans une atmosphère de "faisons-nous peur", la créativité de ces deux auteurs a puisé, dans l'antiquité pour l'un et dans les montagnes de Transylvanie pour l'autre, matière à troubler les nuits de leur public.
Considérant ces deux œuvres comme totalement indissociables, il n'est guère étonnant qu'elles m'aient toutes deux procuré le même plaisir mitigé.