Paranoïa post nucléaire : un ami des bêtes extermine les androïdes

La Guerre Mondiale Terminus a ravagé la Terre. Les poussières radioactives venues du ciel ont tout contaminé, éliminé une grande partie des hommes et des animaux (en commençant par les oiseaux). Le soleil a cessé de briller. Des dizaines d'années plus tard, les particules diluées restent nocives. Les survivants sortent munis d'une combinaison anti-radiations et d'un masque-filtre au plomb.


Chaque mois, un examen d'aptitude intellectuelle maintient Rick Deckard dans la catégorie des "normaux". Il est autorisé à procréer, mais jusqu'à quand ? Les normaux trop contaminés deviennent des "spéciaux" en échouant au test. Tarés ou dangereux, les spéciaux ne font plus vraiment partie de l'humanité... Les plus atteints croupissent dans des établissements spécialisés. John Isidore, un spécial à demi débile, survit dans un immeuble délabré de banlieue. Il croisera la route de Rick le chasseur d'androïdes.


Les normaux rêvent de posséder un animal vivant car ils sont capables d'empathie, aiment en prendre soin. Au cours de l'enfance de Rick, on annonçait chaque jour l'extinction de nouvelles espèces : chouettes, renards, blaireaux... Les animaux sont devenus si rares que leur possession prouve un statut social supérieur. Les plus riches en collectionnent plusieurs malgré la religion mercériste, très égalitaire. Le mouton de Rick est mort. Il n'a pu le remplacer que par un mouton électrique, contrefaçon électronique moins chère et facile à fabriquer.


Chez Deckard ou chez Isidore, des pubs omniprésentes sur la télé gouvernementale rabâchent : "Émigrez ou dégénérez !" La propagande encourage l'émigration vers les colonies de l'espace comme Mars, loin de la pollution nucléaire... Chaque émigrant reçoit un robot humanoïde pour le servir dans sa nouvelle vie. Le programme de colonisation repose donc sur les robots androïdes, conçus pour fonctionner dans des mondes hostiles. Ils rendent d'extraordinaires services. Mais quand certains androïdes, tuant leur maître, quittent Mars pour envahir la Terre...


Deckard est un blade runner, payé par la police pour tuer les androïdes installés clandestinement en Californie. Les chasseurs de primes reçoivent mille dollars par tête. Rick a besoin d'argent pour acheter des animaux vivants et s'élever socialement. Son commissaire lui demande de poursuivre la mission d'un collègue. Sur huit androïdes, il en a tué deux avant d'être blessé par un troisième. Il en reste donc six à "réformer" (langue bureaucratique pour tuer). Les Nexus-6, androïdes ultra performants quasi indétectables, sont plus intelligents que bien des normaux. Comment reconnaître un Nexus-6 d'un humain ? Un problème aussi délicat nécessite des spécialistes.


Deckard dispose du test d'empathie Voigt-Kampff. Contrairement aux humains, les androïdes sont incapables d'empathie envers les êtres vivants. Ils ne peuvent rêver de vrais moutons. Mais rêvent-ils de moutons électriques ? Au début du roman, Rick fait passer le test Voigt-Kampff à la belle Rachel, au service du principal fabriquant d'androïdes : la Fondation Rosen. En l'interrogeant sur des études de cas, il mesure ses facultés d'empathie. L'expérience lui réserve bien des surprises. Rachel est-elle une femme, une androïde ou l'un de ces mystérieux Nexus-6 ?

lionelbonhouvrier
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le 24 janv. 2021

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