Jean Farel, journaliste politique célébrissime, brille tant par sa notoriété que par son côté carnassier. Son ex-épouse tente une tentative de suicide, le jour-même où il est promu au sein de l'ordre de la Légion d'honneur, alors qu'il est menacé par son nouveau patron, peu enclin à la bienveillance envers une vedette vieillissante, de 70 ans.
Une autre tuile assombrit le tableau, qui devient le centre de l'intrigue du présent roman : son fils, Alexandre, le réel protagoniste de cet histoire, est accusé de viol, lors d'une soirée arrosée. Brillant étudiant au parcours scolaire sans faille, aux performances sportives appréciables, arborant l'arrogance de la jeunesse dorée, il intègre une grande école, comme il se doit. Tout bascule très vite, avec la garde à vue, le contrôle judiciaire, le pathos habituel de la procédure pénale éculée par les séries télévisées, mais dans son acception française, jusqu'à l'audience en assise.
Sans vous livrer le dénouement, je dois vous spécifier le but de cet ouvrage. Il retrace un climat, le besoin de responsabilisation des hommes dans leur comportement sexuel, de maîtrise de leur assurance, après l"éclosion de #Balancetonporc. Ce sujet est ici analysé, et cela s'avère nécessaire pour mieux comprendre le double phénomène, l'intérêt subit pour un problème dont il est enfin possible de parler, le mécanisme poussant à forcer le consentement de sa victime. Le roman met un peu de temps avant d'annoncer son vrai sujet, mais le premier traité sur les compétences et le jeunisme dans les médias ne reste pas vain ; celui qui s'avère être le véritable répond à une nécessité de prise de recul sur un mécanisme qui prendre la forme d'un emballement, comme il est relaté dans les réactions à l'affaire dans les réseaux sociaux. Ce livre invite donc à réfléchir à la gravité du viol et aux manières d'en parler. C'est utile, intéressant et pratiqué sans fioriture ni pathos.