Dostoievski, ça c'est un nom qui a de la gueule (un peu comme "Tarkovski" ou "Kurosawa"). Des noms qui te donnent l'air d'être intelligent quand tu lit ou regarde l'une de leur création.
Bref.
Mr le Russe nous emmène tout droit dans son pays, dans un petite ville, pour nous présenter à quelques intellectuels. Beaucoup de personnage à mémoriser, avec chacun leur propre caractère et leurs propre relation avec les autres personnages (ou d'autre personnage, encore). Mais qui est le personnage principal ? Piotr Stépanovitch (pour qui l'on réserve tout un premier chapitre, dès le début) ? Nicholai Vlévolodovitch (le personnage qui m'a le plus intéressé) ? Je pense que c'est le narrateur lui-même (on le connais pas des initiales. On dit son nom, à un moment, mais je ne l'ai pas retenu). Tout est fait comme si l'auteur était un personnage qui avait été acteur des évènements et qui nous écrivais ces souvenirs (il aurait bonnes mémoire).
Le livre est très complet, très étoffé et rien n'est laissé au hasard (d'ailleurs, et d'après ce que j'ai compris, l'auteur se serait inspiré de fait réel).
Le style d'écriture aussi est recherché (on dirait que chaque personnage a sa propre façon de parler), et même assez compliqué, parfois. Du reste (et voyez comme je commence à m'approprier ses termes), j'ai réussis tant bien que mal à suivre la trame de l'histoire, mais en laissant derrière moi bon nombre de détails. D'ailleurs l'intrigue, le futur des personnages, tout ça ne m'intéressait pas trop. Ce que j'ai préféré, et qui est très bien rendue, se sont les conversations entre les personnages, surtout lorsque ceux ci s'allongent et que les personnages commencent à expliquer leurs idées. Par exemple le personnage de Kirilov devient très intéressant grâce uniquement à ces dialogues.
Pas mal d'idées abordés et je retiens surtout que Dostoievski résume "1984" en une ou deux pages (bon, bien moins étoffé, on est d'accord). Je dis ça parce que les démons est sortit en 1872 et le livre d'Orwell en 1949.
Bref plutôt pas mal. Il y a aussi une bonne contraste entre la première partie du livre (500 -550 pages, je dirais, très longues (mais bien) et la deuxième partie (les 250 autres), plus rapide et beaucoup plus funeste. On a pu bien s'accrocher à certains personnages (ou à leurs idées) et voir le tout se décomposer est magistral.
Notons aussi que l'auteur a voulu faire une critique des révolutionnaires. Je l'ai sentie (et parfois même j'en riais), mais je ne pense pas en savoir assez sur le sujet pour être totalement ravis.