Nadine Monfils, la déjantée prolifique de la littérature belge (personnage au demeurant très sympathique) a encore frappé. Elle aime souvent s’approprier des personnages connus pour les réimplanter dans son monde imaginaire et elle nous refait le coup en utilisant cette fois le couple Magritte.
Avec elle, souvent, l’histoire importe peu, elle n’est que motif à lui permettre de dérouler la sienne, directement issue de son imagination fertile.
Ici encore c’est un prétexte, qui ferait sourire les auteurs de vrais polars, pour nous faire visiter un autre coin de la Belgique : Le Zoute, la station huppée de la Côte Belge où on se la joue prout-prout ma chère sur la bien (sur)nommée Place M’as-tu vu.
Ca sent un peu le catalogue touristique et le dico Franco-Belge mais ça reste amusant pour qui en possède les codes et les références : Le tram de la Côte, le Zwin, les cuistax, les Barakis aux casquettes Jupiler, les croquettes aux crevettes, les spéculoos, les babeluttes et les baulus. Le tout pimenté par les tribulations des Magritte sur lesquels l’auteure s’évertue avec application à caser toute la documentation qu’elle a trouvée. J’ignore si ce couple était tel dans la vie mais je les ai trouvé ici peu sympathiques, ordinaires, voire empotés, et assez sans-gêne.
Avec son écriture brute de décoffrage, simpliste voire scolaire et son habituel langage de charretier ou à tout le moins une écriture populo pas toujours du meilleur goût, Nadine Monfils ne faillit pas à sa réputation : « A son cou un collier clinquant que si tu tombes en panne de voiture la nuit t’as pas besoin de feux de détresse » etc etc...
Au final, ce roman m’a donné l’envie de redécouvrir les œuvres de Magritte, de réécouter jacques Brel mais d’en rester là avec les romans de Nadine ce dont elle doit se f…avec allégresse.
Heureusement que la Société Moulinsart est là pour protéger l’œuvre d’Hergé sans quoi Monfils aurait tôt fait de nous resservir des « Tintin dans les Marolles » ou « Frites en stock » ou « Le mystère de la toison pubienne »
Le quatrième de couverture – dont il faut toujours se méfier – nous apprend que John Malkovich aurait dit : « Nadine you are crazy, but I love that ! » Bizarre pour un type qui vient de lire un bouquin en français et qui parle très bien notre langue…

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le 8 nov. 2021

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