Les heures souterraines
La violence au travail que subit Mathilde est très bien decrite, faite "d'incidents dérisoires dont l'accumulation, sans éclat, sans fracas, avait fini par la détruire".
Malgré cela, je n'ai pas aimé cette lecture, au delà de 30 pages, je ne me suis plus intéressé aux personnages. L'histoire aussi bien que le style peu littéraire m'ont déplu. Pourtant c'est une histoire forte que vivent beaucoup de gens mais je n'y ai pas trouvé un grand livre. Je vais tenter d'expliquer ce qui a pu me faire passer à côté.
Edouard Louis disait qu'il est facile de reprocher à un livre ce qu'il ne dit pas. Mais il dit aussi l'importance d'ancrer une œuvre dans la réalité pour faire bouger les choses. Ce qui m'a manqué dans ce roman, c'est que le patron qui torture mentalement une de ses salariées n'est pas mis en perspective. C'est juste un patron méchant. C'est la faute à pas de chance. Alors que non, c'est une structure qui fabrique les hiérarchies insidieuses comme celle là. C'est la structure capitaliste qui fabrique ces monstres. Les grands livres, du moins ceux que j'estime grands, sont ceux qui, comme Hugo ou d'autres, mettent à nu ses structures plutôt que de rater leur mise en peinture comme ici.