Les Liaisons dangereuses par constancepillerault

J'ai découvert le roman tout à fait par hasard dans une émission de télévision (une collection qui permettait de découvrir des textes célèbres grâce à des extraits lus et mis en images -sans être une adaptation scénarisée traditionnelle) au début des années 80. J'ai d'ailleurs découvert de la même façon la Métamorphose de Kafka (devenu depuis un de mes auteurs préférés).
Pour en revenir à ces Liaisons dangereuses, c'est effectivement très brillant. La forme épistolaire (on ne voit jamais les faits, mais seulement ce que les auteurs des lettres veulent bien en dire, ou cru en percevoir, suivant les cas, et ils peuvent varier leurs récits suivant les destinataires) ajoute une certaine ambiguïté à une histoire bien caractéristique de son époque : une machination destinée à se venger d'une déception amoureuse et qui tournera mal (ou du moins de façon inattendue) pour certains des protagonistes; C'est aussi le cas de l'épisode de Jacques le Fataliste adapté par Bresson (les Dames du bois de Boulogne) et Mouret (Mademoiselle de Joncquières)..
Côté style, c'est effectivement brillant, et d'une lecture aisée (plus même pour moi que certains romans du XIXème siècle). J'aime cette langue à la fois raffinée et épurée.
Bram Stocker a en effet utilisé le style épistolaire pour son Dracula, mais à l'échange de correspondances, il a ajouté des pages de journaux intimes.
Le Lys dans la Vallée de Balzac est presque épistolaire : le roman , qui est à la première personne, est fait une longue lettre écrite par le héros. On aura la réponse de la destinataire, très brève (deux trois pages maximum).