Malavita
7.1
Malavita

livre de Tonino Benacquista (2005)

Malavita, c’est un des noms que donnent les Siciliens à la Mafia, jugé moins irrévérencieux que Mafia, Cosa Nostra, pieuvre ou Camorra.
Mais c’est aussi le nom du bouvier australien de la famille Black qui vit, peureux, à la cave près de la chaudière et qui fera sa réelle apparition (mais remarquable) à la dernière page du livre.
Cette famille est celle de Fred Black alias Giovanni Manzoni, pentito (repenti) de la Mafia, qui se voit donc obligé de changer d’identité et envoyé à l’autre bout du monde surveillé par le FBI.
L’autre bout du monde, c’est la Normandie : « A part que nos gars ont débarqué là-bas, c’est où la Normandie ? » « Ces cons n’ont même pas été foutus d’inventer le donuts et trouvent que le beurre de cacahouète n’est pas sain »
Il y a le fils, Warren, gamin débrouillard, combinard et futé, déjà parfaitement corrompu, qui est parvenu, dès le premier jour d’école à se rendre indispensable, au lieu de se faire casser la figure par les grands comme c’est l’habitude.
Il y a la fille, Belle, tout simplement.
Il y a l’épouse, Maggie, qui aimerait tant avoir une vraie vie et qui multiplie les visites aux œuvres de charité. Mais on ne peut avoir été l’épouse d’un caïd sans qu’il en reste quelque chose.
Et il y a Fred. Qui s’ennuie tellement qu’il a décidé de devenir écrivain, lui qui dans sa vie n’a jamais lu autre chose qu’un menu et dont les arguments de persuasion étaient autrefois la perceuse électrique ou le chalumeau voire la barre à mine lorsqu’il fallait être discret. C’est qu’il appliquait à la lettre la maxime d’Al Capone : « On obtient plus de résultat en étant poli et armé qu’en étant simplement poli. »
Mais par un mystérieux (et hilarant) cheminement depuis la gazette normande locale, leur trace va être retrouvée…
Ce livre est un régal d’humour noir, caustique à souhait. Le père est une caricature du mafioso de cinéma d’une truculence absolue et les personnages secondaires sont tout aussi convaincants. C’est drôle, c’est cynique et méchant. On se croirait dans un Hara-Kiri de la grande époque (càd avant les années 2000)

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8
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le 12 sept. 2018

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