Maxime Chattam a un style d'écriture simple, direct et facile à lire. Son style convient parfaitement à un public adolescent. La lecture est facile et rapide.

Malronce fait environ 400 pages et vu la mise en page et la taille de police, on finit le livre rapidement. L'Alliance des Trois était encore plus rapide avec une mise en page très (trop ?) aérée.

Malronce se finit donc rapidement grâce à l'écriture et parce que la récit est assez dynamique. Ceci est dû au fait que l'auteur a beaucoup d'idées. Ce qui est généralement bon signe mais ici non!

J'ai trouvé qu'il s'éparpillait beaucoup à trop vouloir proposer de choses. L'auteur n'arrive pas à aller au bout de ses idées. Elles sont souvent survolées et ne sont pas exploitées correctement.

De plus, la plupart de ces idées sont de grosses ficelles bien voyantes et qui arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe. Que se soit les Kloropanphylles (des Pans qui ont presque fusionnés avec la nature), la quête des Peau, le Buveur d'Innocence... ces idées ont le mérite d'exister, mais il manque quelque chose pour convaincre. On n'y croit pas.

Ce que je reproche surtout c'est la différence de ton avec le premier opus. On a l'impression de ne plus être dans la même saga.

Le coté Survival a quasiment dissparu pour laisser place à une quête. Or c'est ça qui m'avait séduit dans l'Alliance des Trois. De plus, j'aimais la confrontation de l'ancien et du nouveau monde post-Tempête. Or là, le monde moderne que nous connaissons a presque disparu. Il n'y a plus ce dualisme. On bascule dans un monde purement fantasy. L'Altération perd aussi tout son attrait.

Ce volume perd aussi son discours un peu « écologique » (certes très en vogue en ce moment) et son questionnement sur l'interventionnisme de « Mère Nature ».

Je trouve également que le coté initiatique est aux abonnés absents. Matt bascule très rapidement dans le cliché du guerrier maniant avec dextérité l'épée. On ne sent pas l'évolution des héros qui basculent très vite de leur innocence à la maturité. Ils sont adolescents, mais on ne le sent pas ou trop peu. Les questionnements de Matt sont superficiels et peu abordés.

Les nouveaux personnages comme le Buveur d'Innocence, Malronce, Les Kloropanphylles... arrivent très abruptement dans le récit et manquent là-aussi de profondeur. On a presque l'impression qu'ils sont là parce qu'il fallait créer des méchants et des rebondissements. Dommage!
De même les Cyniks redeviennent un peu trop humains, on ne sent plus la modification dont ils ont été victimes.

Je me répète mais ce que je regrette c'est que ce deuxième volume bascule trop dans la fantasy de gare. On perd le coté urban fantasy et le coté survival qui me plaisait tant. Clairement, j'ai ressenti un manque de maîtrise du coté fantasy de l'auteur. Il sombre trop facilement dans le cliché : le héros qui se révèle grand combattant, la prémonition, le gentil traqué, une reine maléfique régnant sur un royaume sombre...

L'intrigue s'étoffe mais dans le mauvais sens. Elle est brouillonne et puis elle n'est pas terrible. Les desseins de la Reine Malronce, le fonctionnement des Cyniks déçoient. C'est un mélange entre Waterworld, Mad Max, Peter Pan...

Malheureusement, les pistes développées pour le prochain volume ne sont pas engageantes.

Pour conclure, Autre-Monde a pris un virage qui ne me plait plus. Maxime Chattam change trop de registre et tombe dans la facilité. Je préférais 100 fois plus l'idée de survie d'enfants dans un monde hostile et nouveau plein de mystère, essayant de rebâtir une société et de comprendre le pourquoi du comment. Malheureusement le titre se dirige vers une pseudo quête, une pseudo prophétie et un basique affrontement Pans vs Cyniks.

J'ai eu la très désagréable sensation de ne plus lire la même série. L'Alliance des Trois m'a plus attiré. Payer plus de 20 € pour ça, ça fait mal. Il y a tellement mieux.
Vu la tournure des évènements, je ne pense pas lire la suite (ou alors en poche)

Et vous qu'en avez-vous pensez? Ne trouvez-vous pas que le virage est trop important entre ces deux tomes?
Kameyoko
4
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le 8 déc. 2010

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Kameyoko

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