Un ami fan du genre post-apocalypte m’a conseillé ce livre pur débuter ce genre. Ç’a y est, j’avais l’opportunité de lire du « post-apo ». On commence l’histoire avec Artyom, notre héros que l’on va suivre tout au long des stations moscovites. On comprend alors assez vite que son premier but/quête va être d’errer dans des stations où chacune d’entre elle a sa propre vie et toute alignées et reliés par les mêmes rails qui se ressemble. Je pense qu’un des défis de l’écrivain a été d’éviter une monotonie dans la narration avec des schémas identiques se répétant, style « station-tunel-station-... », tout en installant une ambiance froide et oppressante et un début d’une histoire. De mon point de vue, ce défi a été réussi en incluant des personnages forts (Khan, Soukhoï) et des stations aux personnalités très différentes. L’alchimie marche mais un certain moment seulement. On se lasse quand même du schéma « station-tunel-station-... ». Magie, miracle ou prise de conscience de l’écrivain au chapitre « Je n’y crois pas », l’histoire s’échappe de sa noyade, le héros reprend de l’air et un souffle nouveau ressurgit. C’est aussi dans ce chapitre phare à mon sens, qu’un certain Dimitrievitch parle au héros lui parle tantôt comme un père tantôt comme un ami. [Evgueni] Dimitrievitch n’est-il pas le pseudonyme de l’écrivain ? L’auteur aurait-il voulu s’insérer dans le livre pour relancer son héros au bord du désespoir, peut-être. Ce chapitre est aussi traversé par de belles réflexions sur de grands thèmes comme la religion ou le destin.
Ce chapitre achevé, la première quête du héros s’achève quelques pages plus tard mais vu le nombre de pages restantes on ne sait pas à quoi s’attendre. Beau comme dans le chapitre « Je n’y crois pas », ou lassant comme un certain moment à la première moitié ? On laisse une chance au livre dans cette seconde partie. Au final, elle n’est pas culte mais elle a le mérite de répondre à beaucoup, beaucoup de questions que l’on se posait. L’intrigue continue alors à nous en faire voir plein les yeux en alternant des phases de suspense et d’action pour nous achever dans une ultime phase de révélation, le tout emballer dans la même ambiance moite du début. C’est une fin digne ce nom aussi, Artyom réalise la conséquence de ses actes et a un regard mature sur ceux-ci. Après l’action épique intense, le héros n’est pas idéalisé au yeux du lecteur.
Le livre a tenue ses promesses. Le scénario a beau jouer à l’ascenseur émotionnel, il finit de le faire au milieu du livre et clôt ce premier tome sur une suite mais aussi sur une vraie fin digne de ce nom et dans le respect des lecteurs. Artyom quant à lui se révèle au fil des pages. On sent une réel évolution du héros avec ses questionnements sur ses buts, ses erreurs, ses excès de confiance, un embryon de discernement politique et sa force physique qui se développe aussi. Un vrai travail a dû être fait dessus.
Un détail scénaristique amusant que j’ai trouvé est tout au début du livre quand pour nous raconter la géopolitique du métro, Shosho le raconte à son fils adoptif âgé de … 16ans. Comme si à 16 ans, tu découvrais le nom de ton pays.