Pauline par LeChiendeSinope

Pauline, paru en 1838, demeure assez méconnu, perdu dans l'immense production romanesque de l'auteur. Il en est pourtant le premier, et ne manque pas d'intérêt ni de charme, même s'il ne laissera pas un souvenir impérissable aux lecteurs passionnés de romans fantastiques.

La forme est assez originale, puisqu'il s'agit de récits enchâssés les uns dans les autres. Dumas, le narrateur, raconte le récit d'une rencontre avec son vieil ami Alfred de Nerval. Celui-ci lui raconte sa mésaventure et sa rencontre avec Paulin, qui elle-même à se tour fera à Alfred le récit de son aventure.
Sorte de Barbe-Bleue revisitée à la sauce romantique, Pauline est par contre dans le fond un roman tout à fait classique, comme le soulignaient déjà à l'époque les critiques. Tant au niveau du style que des personnages ou du récit, rien ne surprendra le lecteur qui devinera de toute façon très rapidement les tenant et aboutissants du récit.
Cependant, Pauline se lit avec plaisir, et très rapidement. Il faut noter le caractère parfois agaçant de l'héroïne, typique de ces romans de l'époque. On a parfois envie de la secouer bien fort, de lui foutre une bonne gifle sur la tronche et de la prier de se comporter comme une vraie femme et non comme une faible petite bête apeurée à la simple vue d'un homme. M'est d'avis qu'elle aurait bien mérité un petit viol au milieu du roman. Le personnage d'Horace est lui bien plus complexe et intrigant. Sa façon de se comporter constamment en gentleman est amusante, et donne lieue à quelques scènes assez savoureuses (je pense au duel, des scènes que généralement j'adore lire tant elles semblent issues d'un autre temps).

Rapidement lu, apprécié, mais rapidement oublié.