" Le jour se lève et j'ai envie de l'écrire. Je ne sais pas comment cette histoire finira. Mais je me souviens comment tout a commencé. "
Ainsi se termine Petit Pays. Je ne vous spoile rien , rassurez-vous.
Ce que je vous avoue dés maintenant c'est que vous allez être traversé par un torrent d'émotions au fil de votre lecture.
" Des cœurs gonflés d'espoir comme le soleil des indépendances"
C'est comme si ça montait crescendo , un " In The Hall of The Mountain King" au plein milieu du Burundi et du Rwanda.
"Je m'accrochais une dernière fois à mon bonheur mais j'avais beau le serrer pour ne pas qu'il m'échappe, il était plein de cette huile de palme qui suintait dans l'usine de Rumonge, il me glissait des mains. "
ça passe des rires aux larmes en quelques pages. Ce qui fait que le roman est d'une puissance brute , voire violente.
La vie du petit Gaby ressemble à une longue divagation, comme il le dit d'ailleurs si bien.
"Je tangue entre deux rives , mon âme a cette maladie là"
Coupable de quoi ? D'être né. Tutsi ou Hutsi , qu'importe, on te jugera, on te définira une identité , et on te demandera de choisir un camp.
C'est con.
Ça crève le cœur.
Car Petit Pays est certes, une histoire fictive, mais vraisemblable.
" Le génocide est une marée noire , ceux qui ne s'y sont pas noyés sont mazoutés à vie "
Petit Pays est un hymne à l'enfance perdue, la lucidité meurtrière.
Petit Pays m'a chamboulé , et a pris une place dans mon cœur.
"-Un livre peut nous changer ?
- Bien sûr, un livre peut te changer ! Et même changer ta vie. Comme un coup de foudre. Et on ne peut pas savoir quand la rencontre aura lieu. Il faut se méfier des livres, ce sont des génies endormis. "