Un bon polar qui tient en haleine jusqu'à la dernière page. C'est bien écrit, l'enquête est intéressante et on s'attache aux personnages. Il y a quand même deux-trois éléments qui ont modéré mon enthousiasme. Je trouve que les personnages féminins sont sous-représentés et manquent de complexité. Par exemple, on ne sait presque rien du personnage de Cécile. Mais le pire, pour moi, c'est comment le personnage d'Anna est traité, en particulier à la fin du livre.
Comme dans n'importe quel blockbuster américain, elle joue le rôle de la femme-trophée, celle qu'on décide de placer dans une situation impossible pour donner un but au "héros", celui de la sauver des griffes du méchant. D'ailleurs, ce "héros" l'agresse sexuellement quelques semaines auparavant mais on ne parlera plus de ce crime, on plaindra le pauvre homme fou amoureux de sa donzelle et un peu trop alcoolisé. Puis on s'en fiche puisqu'il compte la sauver à la fin, quel gentleman ! La différence de ton employé dans ce livre pour décrire la souffrance des hommes d'un côté et la souffrance des femmes de l'autre me laisse perplexe.
Finalement il n'y a que la petite Clara qui tire son épingle du jeu.
Ensuite, je n'ai pas vraiment compris les motivations de Kurtz.
Je ne comprends pas le cheminement de pensée entre "j'ai été abandonné, humilié, violé" à "je vais monter une organisation secrète qui aidera les plus grands malfrats à commettre leurs crimes". OK le mec est barge, mais je trouve que finalement on comprend mal où Kurtz veut en venir.
Malgré ces points négatifs, que d'autres lecteurs trouveront sûrement futiles, je recommande ce bouquin qui reste un bon polar.