Ce premier tome est très classique. On est dans la veine Game of Thrones dans ce qu'il se veut "réaliste", c'est-à-dire grim&gritty. L'univers présenté est donc en constante guerre entre l'Union, le Nord et le Sud. Ah, et il y a des monstres qui déboulent de plus au Nord encore. Et pour continuer la comparaison, les chapitres sont écrits selon le point de vue d'un personnage en particulier. Donc niveau originalité, c'est pas tout à fait ça.
Les personnages principaux sont au nombre de 4 ce qui simplifie les choses. On a un "sauvage" venu du Nord, le mercenaire devenu chef de clan, celui qui est revenu de tout et dont le leitmotiv est "Je suis toujours en vie". On a le jeune aristo obligatoirement imbu de lui-même, dans l'armée de l'Union, embarqué dans le Tournoi capital pour sa renommée mais il n'est pas plus motivé que ça. On a le personnage féminin, qui n’apparaît qu'à la seconde partie du livre. Et puis il y a Glokta.
L'auteur sait qu'il tient là la star de son roman. Cet Inquisiteur difforme et redoutablement efficace est le seul à bénéficier d'un dialogue intérieur dans ses chapitres. Et ça lui permet d'être plus proche du lecteur qui a accès à ses pensées les plus intimes de manière directe. Et il est très direct. Entre cynisme et douleurs, c'est un réel plaisir lorsque l'intrigue retourne vers lui. Encore une fois, Abercrombie ne s'y trompe pas: c'est avec lui que se termine ce premier volume et on a hâte de poursuivre les intrigues en sa compagnie.