On m'a "vendu" Salem comme une histoire de vampire ( de qualité). Autant dire que je ne suis pas franchement d'accord : on est ici plus proches d'un "Zombie" de Romero que de Dracula mais qu'importe. Le style est simple, efficace, tient en haleine, comme toujours chez Stephen King. Le véritable propos de Salem - qu'il serait réducteur d'assimiler à une simple histoire d'invasion de zombies/vampire - c'est la glacante indifférence des humains qui regardent couler leur civilisation avec une apathie terrifiée. Le final, lovecraftien, ne fait que souligner cette étrange résignation qui baigne Jerusalem's Lot. Les vampires ne sont guères fascinants ou retors, ils ont le travail facile. King prend le temps de développer ses personnages - accrocheurs, la principale force de Salem, dont le déroulement est somme toute relativement classique - et s'autorise quelques allusions à Dracula, comme pour confirmer qu'il parle bien de vampires. Je ne sais pas s'il en était convaincu mais pour ma part, je ne le suis pas. J'ai davantage eu la sensation de lire une fiction lovecraftienne à propos de zombies q'une véritable référence sur le vampire. Le tout reste passionant, cependant. On regrettera éventuellement quelques longueurs sur la fin, qui font de "Salem" un King légèrement en deca de "Bazaar" Ou "Simetierre", plus équilibrés.