Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon pose une interrogation à sa lecture : comment ce livre a-t-il pu obtenir l'un des prix littéraires les plus prestigieux au monde ?
Pour commencer, l'histoire en elle-même n'est pas intéressante. Dubois raconte une vie invraisemblable Un père pasteur danois marié à une Française qui va faire de son cinéma toulousain un des hauts lieux du cinéma érotique et dont le fils - personnage principal - est à la prison de Bordeaux qui se trouve en réalité à Montréal.
Évènement après évènement, la narration devient de plus en plus impossible. Le père du personnage principal laisse de côté la religion pour une nouvelle passion : le turf. Nul besoin d'avoir lu Saint Thomas d'Aquin pour voir où Dubois veut nous emmener. Problème, ça ne fonctionne pas. La suite du livre n'est qu'une litanie d'évènements sans cohérence. C’est complètement décevant.
Passons maintenant à l'écriture. Problème principal : le style qui est plat et sans surprise. Il est des styles sans fioriture qui sont plaisants, qui font vrais. Je pense à Steinbeck avec lequel la vulgarité fait sens. Ici ça ne passe pas.
Enfin, les allers-retours temporels deviennent de plus en plus pesants dans la lecture. On se demande parfois si nous sommes dans le passé ou le présent.
L'académie Goncourt aura donc consacré en 2019 un livre décevant, symptôme du malaise que traverse le monde littéraire depuis quelques mois face à une libération de la parole sur les agissements de petit cercle élitiste qui a longtemps protégé ses membres.