La première apparition de Sherlock Holmes vaut le détour. Néanmoins, je ne peux pas m'empêcher d'être un peu déçu. Comparé au "Chien des Baskerville", que j'avais déjà lu, qui se permettait de prendre son temps et de poser une ambiance réellement inquiétante, ici on est dans du roman-feuilleton populaire à la bonne franquette, avec toutes les bonnes grosses ficelles que cela implique. Boum ! Des rebondissements ! Boum ! Des effets théâtraux aménagés par Holmes lui-même et sa vanité insupportable. Boum ! Du drame, de la vengeance, des jeunes filles qui tombent en pâmoison. Ce n'est pas grave, on prend son pied quand même.
Ce texte fonctionne un peu comme "La vallée de la peur", qui viendra plus tard : l'action prend place en Angleterre, mais un long flash-back est un prétexte pour nous servir un récit d'amour trahi et de vengeance dans l'univers du Far West (avec, à la clé, une description des Mormons propre à faire frémir le bon bourgeois anglais). Il ne faut pas trop en vouloir à Conan Doyle : le Far West, il aimait visiblement ça, cet homme.