Une relecture d’un roman que j’avais adoré adolescent, mais après tout une nouvelle lecture, car si le livre n’a pas changé ce n’est pas le cas du lecteur. Comme d’habitude chez Dumas, ce qui frappe c’est la facilité apparente de la prose et le don de nous faire entrer dans le récit d’aventure. La suite du génial Les Trois Mousquetaires gagne en complexité ce qu’elle perd en éclat : l’amitié de ceux dont la devise était « un pour tous et tous pour un » n’est plus aussi évidente qu’auparavant et est traversée à l’heure de la Fronde par des dissensions politiques. Les motivations des personnages sont moins nobles également : la principale de D’Artagnan n’étant plus l’honneur mais le désir d’avancement… Au fur et à mesure cependant les quatre hommes retrouvent un peu de leur esprit d’antan, les poussant à réaliser de nouveaux exploits. L’auteur brille peut être encore plus qu’à son habitude par la description vivante du contexte historique malgré les nombreuses infidélités à l’Histoire afin de faciliter la lecture. Malgré cela, il m’a fallu un long moment pour le finir à cause du sentiment parfois un peu vain ressenti face à l’enchaînement des péripéties et de mon agacement dans la deuxième partie devant l’exaltation béate de la royauté anglaise. Bref, un grand roman d’aventure malgré ses défauts.