Le premier Jules Verne que j'ouvre est plein de promesses. Celles que naturellement produisent telle renommée, celle de la découverte d'un monolithe encore inconnu, celle aussi du titre et des fantasmes qu'il génère. J'ai plongé avec plaisir et bienveillance dans cette lecture désirée tant que contrainte, étant une matière potentielle d'inspiration pour l'écriture d'une pièce.


Axel, neveu de l'émérite professeur Linderbrock, raconte comment ils décryptèrent ensemble les secrets d'un manuscrit ancien indiquant une entrée islandaise vers les profondeurs terrestres, comment il s'équipèrent pour s'y rendre, comment ils traversèrent les flots pour atteindre le point de départ, comment ils négocièrent l'embauche de guides autochtones pour les emmener au volcan, comment... Bon, ça y est, on peut y aller là ? Parce que ça fait déjà 100 pages et on a même pas mis un premier pied à l'intérieur.


Je peste un peu sur cette entrée en matière longuette et peu utile au développement de l'intrigue ou des personnages, finalement dépeints dans leur caractère en quelques attributs : un Linderbrock impétueux et têtu, un Axel couard et anxieux, un Hans imperturbable et fidèle.


Le vif du sujet est quant à lui plutôt décevant. Axel décrit particulièrement les merveilles géologiques et leurs implications scientifiques et historiques, dans cette enfilade de couloirs souterrains mortifères que pas un éclat de dialogue ne vient égayer. Il faut attendre bien des pages avant que l'imaginaire et le fantastique se déploient, une bascule dans les quelques cinquante dernières pages de l'ouvrage où se succèdent tour à tour aventures rocambolesques, paysages majestueux et rencontres inattendues.


La bataille entre deux monstres marins légendaires, la forêt de champignons géants, l'immense cimetière, la jungle qui abrite des éléphants gigantesques et ce qui semble être un homme de taille surhumaine...


Tout le livre semble tendre vers ces rencontres qui avec du recul ne font finalement que s'inscrire dans la continuité des descriptions précédentes. Non pas que Jules Verne ne les dépeigne pas comme des événements extraordinaires, seulement leur caractère anecdotique dû au peu d'attention et au peu de développement qu'on leur laisse au regard de tout le récit qui précède laisse un goût d'inachevé.


Ayant pourtant une imagination fertile et une certaine prédisposition à me laisser marquer par quelques images fortes, je reconnais volontiers que Jules Verne est parvenu avec "Voyage au centre de la Terre" à semer quelques graines de rêve et de désir d'aventure qui lui valent aujourd'hui la note ici présente.

Noah_Lyn
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le 5 mai 2017

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Noah_Lyn

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