Alcatraz : une série en demi-teinte
La série est donc créée par J.J Abrams, connu aussi pour Felicity (1998), Alias (2001), Lost (2004) et Fringe (2008), ainsi que pour la moins enviable Undercovers (2010). Autant de créations qui ont permis l'invention du style J.J Abrams : un concept de série novateur entouré de mystères accrocheurs, le tout saupoudré d'une mythologie très forte. Mais c'est aussi des scénarii qui donnent l'impression d'être écrit au jour le jour au point de rendre les intrigues et les révélations grotesques.
Malheureusement pour elle, Alcatraz souffre beaucoup trop de cette patte J.J Abrams. Le gros mystère, les doubles-jeu, les retournements de situations ... Impossible de ne pas faire la comparaison avec ses autres créations. Prendre Jorge Garcia comme acteur n'est pas un mauvais choix en somme, mais comment ne pas repenser à son personnage d'Hurley dans Lost ? Le secret d'État plein de surnaturel : déjà-vu dans Fringe. La femme flic touchée personnellement par l'enquête : toujours Fringe. Les personnages qui ont l'air gentils mais on se demande sérieusement s'ils ne sont pas les gros méchants : Alias. Sans trop vous dévoiler l'intrigue d'Alcatraz, un réel sentiment de bouillie recyclée se fait ressentir après visionnage. Sans oublier le côté 4400 des disparition/réapparitions.
Mais passons. Imaginons que la télévision vient d'être inventée et prenons la série pour ce qu'elle est. Les qualités artistiques sont ici indéniables. L'image est magnifique grâce à un cadre et une lumière impeccable et la musique incarne à la perfection l'ambiance mystérieuse d'Alcatraz.
Un casting cliché et soporifique
Pourquoi prendre Sarah Jones pour le rôle principale ? Elle est aussi expressive qu'un poisson rouge ! Non et puis sérieusement, c'est quoi ce rôle !? Je le disais déjà dans un précédent article sur Céline Online, le Girl power à la télévision est à la mode, mais bon ... Ça y est on a compris. Il faut arrêter avec les héroïnes blondes, flics et au caractère bien trempé. Non pas que Céline Online veuille voir un peu de beaux mâles virils ... Mais un peu quand même. Jorge Garcia se coltine le rôle hyper cliché du type fan de jeux vidéos, Bd et autres références qui feront tilt à tous les nerds. Autant leur faire plaisir, c'est tout de même eux qui vont s'amuser à découvrir les nombreux indices autour de la mythologie de la série et donc à la faire vivre. Du côté du FBI, Parminder Nagra est pour le moment transparente, la faute à un rôle inutile, du moins dans les deux premiers épisodes. Heureusement, Sam Neill rattrape le tout. Il est juste impeccable. Rien à rajouter !
Les seconds rôles (passés et présents) sont plutôt intéressants. On sent que tout ce beau monde va prendre de plus en plus d'importance dans les épisodes à venir, et on a hâte !
Une histoire mystérieuse et accrocheuse
Alcatraz c'est avant tout un énorme secret et un scénario des plus intriguant. En effet, à la fin des deux premiers épisodes impossible de ne pas avoir plein d'interrogations, mais également, et c'est là le plus important, l'envie de connaître la vérité. Où on bien pu passer tous ces prisonniers ? Pourquoi ne réapparaissent-ils qu'aujourd'hui et sans une ride ? Quelle est cette mission à laquelle les prisonniers ont l'air d'obéir ? (...)
Chaque épisode peut être vu indépendamment car retraçant la traque d'un des prisonniers disparus. Bon avec 256 prisonniers, il faut juste espérer qu'on aura une vraie réponse d'ici là ... Et c'est sans compter les 46 gardiens qui se sont également évaporés. Si la série suit ce rythme intrigue/épisode, elle risque de très vite devenir ennuyante et de perdre son public. Les prochains épisodes ont fortement intérêt à nous dévoiler une intrigue un peu plus palpitante et moins stéréotypée, sinon la Fox peut dire adieu aux 10 millions de téléspectateurs réunis devant leur écran pour le lancement d'Alcatraz. Une chance que la première saison ne soit composée que de treize épisodes : de quoi aller droit au but ! Il y a donc fort à parier que la mythologie entourant la série se dévoile très rapidement. Les premières rumeurs vont déjà bon train : les Flash-codes visibles sur les portes de cellules d'Alcatraz version 2012. Innocents ou pas ? À suivre ...
Indépendamment des autres créations de J.J Abrams Alcatraz s'annonce donc plutôt prometteuse. Mais impossible d'occulter son plus gros défaut : l'impressionnante ressemblance à ses grandes sœurs... Ce qui ne laisse rien présager de bon. Ces dernières au fil des épisodes s'étant révélées décevantes, la faute à un scénario écrit au jour le jour et se perdant dans ses mystères. La grande question est donc de savoir si J.J Abrams va encore nous vendre du pipo... Pour le moment Céline Online reste sur une position mitigée : encore un ou deux épisodes pour trancher et en avoir le coeur net.
(Critique complète sur : www.celineonline.fr)
