Arrow
5.3
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Série The CW (2012)

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Oliver Queen, il est trop cool. Il est riche, il est beau, il a un corps tout musclé qu'il exhibe à quasi tous les épisodes et il fait la fête avec ses amis comme un fifou toutes les nuits depuis qu'il est rentré de son isolement de cinq ans sur une île déserte. La journée, soit il se fait filmer avec sa maman, sa conne de soeur et son beau-père dans son grand manoir par l'équipe technique d'Amour, Gloire et Beauté, soit il nous prend la tête dans un triangle amoureux pourri avec l'irritante Laurel et son pote Tommy.


Mais en fait, ceci est la la partie émergée de l'iceberg, paske Oliver Queen c'est un putain d'archer ninja qui peut dézinguer une vingtaine de types équipés d'armes automatiques avec son arc et son carquois en moins de trois minutes.


Vous me direz : mais pourquoi il fait ça ? Et bien c'est très simple : son père, avant de se suicider de façon débile pour les besoins du scénario, lui a confié une liste de gens qui ont failé sa city, et vu que les enquêtes, la collecte de preuves, les procès équitables, le droit à la défense et toutes ces conneries de bobos c'est pas son truc au Oliver, il préfère tous les buter, eux, leurs associés, leurs gardes du corps et plus ou moins tous les gens gravitant autour et qui n'ont aucun rapport avec la choucroute.


Vous l'avez compris, il s'agit donc d'une série de super-héros.
Les personnes à l'esprit chagrin qui me parlent dans ma tête au moment où j'écris cette chronique s'insurgent alors : "Mais c'est naze, il a pas de super pouvoir !".
Que nenni ! Oliver en a un trop cool : il transforme chaque personne qu'il côtoie en putain de ninja warrior (ou en cadavre).


********************************** Spoilers tout partout *************************************


Il arrive donc à recruter la moitié de la ville dans sa team qui est constituée au fil du temps des éléments suivants :



  • John Diggle, ninja option sagesse ancestrale, qui intervient donc régulièrement pour rappeler à tout le monde que l'amitié c'est bien et que tuer les gens c'est moins bien.
    Visiblement et sans surprise, ça gonfle tous les membres de la team, vu qu'ils prennent un malin plaisir à l'envoyer en mission à visage découvert pour que leurs ennemis puissent facilement savoir sur qui entreprendre des représailles.


  • Felicity Smoakes, ninja option MS Office et activité hormonale, capable de pirater les satellites de la NASA en 25 secondes chrono en utilisant uniquement des produits Microsoft (Oui, Microsoft. Comment je sais que ce sont des produits Microsoft ? Croyez-moi, on le sait que ce sont des produits Microsoft.) tout en faisant des sous-entendus sexuels fortuits censés être des comic reliefs en bavant sur la musculature d'Oliver.


  • Roy "Arsenal" Harper, ninja option yamakazi, qui a probablement été surnommé ainsi car comme l'équipe de football du même nom, il privilégie la beauté du geste à l'efficacité, puisqu'il ne peut s'empêcher de faire des saltos arrière retournés ou autres acrobaties portnawakesques en plein combat.
    La véritable raison de sa présence dans la série étant que les producteurs ont réussi à trouver un acteur au visage plus figé et au regard plus bovin que Stephen Amell.


  • Sara "Canary" Lance, ninja option perruque et cuir, qui se bat avec un bo (et donc une perruque blond platine), probablement pour se rappeler ses jeunes années de Twirling bâton.


  • Ray "Atom" Palmer, ninja option robotique et défonce à la MDMA, qui continue ses blagues pourries avec son air de ravi de la crèche même allongé sur son lit d’hôpital avec un caillot de sang remontant vers son cerveau.


  • Laurel "Black Canary" Lance, ninja option pas ninja du tout, qui se fait régulièrement dérouiller par des voyous lambdas et est donc considérée comme un boulet. A tort, car on apprend vite que la vraie raison de son apparente faiblesse est qu'elle ne peut pas s'abaisser à un niveau aussi ridicule, car quand elle est confrontée trois épisodes plus tard à cinq types surentrainés de la Ligue des Assassins, elle les maitrise et s'en débarrasse en deux-deux sans transpirer .


  • Thea "Speedy" Queen, ninja option tête à claques, qui réagit de façon absurde et hystérique à tout ce qui lui arrive, provoquant la fuite de ses ennemis qui refusent catégoriquement de la supporter plus longtemps.



Cette bande de joyeux drilles se retrouvent donc confrontée à des ennemis plus ou moins puissants qui ont le bon goût d'arriver au rythme d'un par saison quand ils sont très balèzes et posent un vrai problème.


Lors de la première saison, l'antagoniste principal est donc Malcolm Merlyn qui a une conception toute personnelle de la lutte contre la criminalité puisqu'il a décidé de détruire tout le quartier le moins favorisé de Starling City et d'assassiner ses habitants, qui sont pauvres donc enclin à enfreindre la loi, grâce à un tremblement de terre.
C'était ça ou leur donner la moitié de sa fortune, ce qui aurait pu les faire vivre tranquillou sur 7 générations, mais il voulait pas prendre de mesure trop extrême non plus.
Et puis bon, si on peut plus exterminer des gens pour faire triompher la loi, où va-t-on ? Même le héros le fait, alors bon.
Malcolm, je te pardonne, car ta réplique meta aux autres persos leur disant qu'aucun d'eux n'était exactement un bon acteur en saison 3 m'a fait rire pour la première fois au premier degré depuis le début de la série.


Par la suite, on a droit à Slade "Deathstroke" Wilson. Slade Wilson est un peu concon car il tient Oliver responsable de la mort de sa bien-aimée qu'il connaissait genre depuis 2 semaines alors que ce dernier n'y pouvait à peu près rien à part laisser mourir sa bien-aimée à lui à la place. Le mercenaire est donc très colère.
Oliver lui crève un œil et du coup le Jeanmarielepenise certainement car Slade échafaude alors un plan foireux à base de super sérum, de prise de contrôle de la ville, de meurtre de membre de la famille et autres joyeusetés pour pourrir la vie de son ancien poto avec des méthodes fascistes basées sur un sens de la justice assez singulier.
On a tous compris que la vraie raison de sa colère est due au fait qu'Oliver lui ai crevé un œil, rendant sa vision spatiale défaillante et l'handicapant lourdement dans la conception de ses cosplays en plastique à base de masque bi-couleur qu'il porte pour se battre quand il veut faire style, mais on va faire comme si le motif qu'il donnait était crédible, car il a l'air un peu tatillon et qu'on veut pas trop le vexer.
Son plan machiavélique mûri de longues années tombe finalement à l'eau car il oublie de fouiller Felicity quand il l'enlève. C'est ballot.


En saison 3, on a droit à Ras-Al-Gore, qui a pris l'habitude de se battre torse nu en haut d'une montagne enneigée pour s'habituer aux conséquences du réchauffement climatique et à l'arrêt du Gulf stream.
Ce dernier est lui assez agacé car il n'accepte pas qu'Oliver refuse son offre de devenir son successeur; proposition faite car il était impressionné par les capacités de celui-ci à survivre à une gorge tranchée, une épée qui lui a traversé la poitrine et une chute de plusieurs dizaines de mètres grâce au froid et à quelques herbes médicinales.
La Tête du Démon sait pertinemment qu'Oliver est au chômage depuis le rachat de la petite entreprise familiale Queen par Ray Palmer, et comme tout bon dirigeant politique qui se respecte, il décide de passer aux sanctions et ordonne à ses minions de la Ligue des Conseillers Pole Emploi d'aller mettre le dawa à Starling City pour qu'Oliver assiste au moins à un entretien d'embauche, même si ce dernier n'a pas les compétences pour le poste, que c'est à des milliers de kilomètres de son domicile et accessoirement en totale contradiction avec ses convictions morales.
L'archer devient donc membre de la ligue, et on y croit bien au moins 7 secondes, à peu près autant que les auteurs de la série qui foutent eux-mêmes en l'air le moindre suspense dans un épisode où l'on aurait pu avoir véritablement des doutes sur l'orientation du héros en dévoilant son plan au début de l'épisode sans aucune raison valable à part de pourrir eux-mêmes leur propre show.
Finalement, pif pouf, le méchant est vaincu (ce qui aurait été fait en quatre secondes chrono si Flash n'avait pas laissé tout le monde dans leur merde au prétexte qu'il avait envie de commencer l'arc final de sa saison en même temps), Oliver, termine sa période d'essai et cède son poste à Malcolm Merlyn qui avait bien du mal à retrouver du taf vu qu'il était un peu un criminel en cavale.
Ce dernier avait bien sûr tout manigancé avec un plan en douze bandes complètement crétin qui avait pour finalité de se faire torturer puis de survivre à la lame de Ras pour coller à la prophétie et de se faire remettre la bague du démon par Oliver.
Je me demande bien pourquoi il pensait que Ras proposerait le job a Oliver dans ces conditions et pas à lui vu que les deux étaient poursuivis par la ligue pour être punis et Oliver pour un motif encore plus grave que lui, et que donc c'était peut-être un peu crétin d'impliquer l'archer et Thea et de mettre cette dernière en danger de mort. Après, je suis pas un génie du mal, moi (ni un scénariste qui doit combler 20 épisodes de retournements de situation overzetop).


Entre toutes ces batailles excitantes, on a droit aux flashbacks qui nous expliquent ce qu'il s'est passé pendant les cinq ans d'absence d'Oliver, ce qui est, au moins au début, la partie la plus intéressante de la série. Enfin je dis ça car j'aime bien les mystères. Et effectivement, c'est un mystère, car le mec est censé avoir passé cinq ans sur une île déserte à manger de la boue et il revient en expert en arts martiaux avec, entre autres, un tatouage de la mafia russe.
Ça ne surprend aucun des personnages de la série qui imaginent probablement qu'il était tombé sur une île peuplée de babouins maitres shaolin qui exprimaient leur créativité par l'encrage des corps entre deux leçons de jujitsu.


Les auteurs arrivent au fil du temps à saborder l'un des seuls aspects intéressants de la série et les flashbacks deviennent juste un prétexte pour faire un semblant de lien avec ce qu'il se passe tout pile cinq ans plus tard (c'est bien fait) et à placer dans chaque épisode une "phrase forte" qu'Oliver a entendu pendant ces cinq années qu'il se fait un plaisir à répéter devant ses amoureuses potentielles pour les impressionner avec sa profondeur philosophique. Mec, tout le monde s'en fout, tu as des abdos et une gueule de mannequin de pub pour dentifrice.


****************************** Fin des Spoilers tout partout *********************************


Arrivés à ce point, vous avez remarqué que malgré tout le mal que j'en dis, j'ai regardé les trois saisons disponibles à l'heure actuelle et vous trouvez certainement cela étrange. Et bien moi aussi et je ne me l'explique pas.
L'écriture est systématiquement débile, les acteurs globalement mauvais, les relations amoureuses niaises au possible, les personnages et leur comportement absurdes, je me répète entre cinq et vingt fois par épisode "mon dieu, qu'est ce que c'est con" et je continue à regarder épisode après épisode. Je crois que j'ai un problème.


Histoire que ce texte ressemble quand même un peu à une critique équilibrée, je vais conclure en disant que malgré la très longue liste de défauts qu'il contient le show peut être attirant par sa noirceur (relative), ses mystères, son suspense, sa tension, ses retournements de situation et révélations un peu too much, son côté parfois épique ainsi que ses scènes d'action globalement très réussies, ce qui peut suffire pour faire marcher le truc quand on est pas super exigeant avec ce que l'on regarde.

skyinho
5
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le 10 juil. 2015

Critique lue 630 fois

skyinho

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