Epuré mais satisfaisant

Si vous aimez les histoires de truands, vous serez bien servi avec Bad blood et je vous conseille le visionnage. Cette série n'est pas uniquement le récit d'une famille mafieuse sur le déclin, c'est l'histoire vue à travers un homme de main, désireux de gravir les échelons de la hiérarchie. Trop souvent, les films mafioso mettent en avant le "Capo", comme étant le chef incontesté, grand maitre du jeu, ne possédant aucune faille tellement son armure est impénétrable.

Vous n'aurez pas cet arrière gout de déjà vu avec cette œuvre, de fait, ce n'est plus l'organisation représentée par son baron qui est mis en avant ici, mais plutôt chaque micro particule qui la compose. Je reprends l'idée développée par le juriste et écrivain, Lucien François, qui déclare que le pouvoir vient d'en bas. C'est exactement cette idée qui est développée au sein de la série (en tout cas, la 1e saisons). Il ne s'agit pas seulement d'un banal téléfilm ou le grand méchant commande et les hommes de mains s'incline, que du contraire, on y voit dans cette série une grande lutte de pouvoir entre d'une part le Capo, mis de côté pendant un moment et qui n'a donc plus qu'un contrôle partiel sur la situation, le rendant ainsi vulnérable, le bras droit qui s'est toujours montré loyal envers la famille mais qui rêve de grandeur et se voit seul à la tête d'un Empire et la jeune souche, inexpérimentée, qui agit par instinct, sans réfléchir et qui se dresse donc contre une hiérarchie qui ne lui convient pas.
L'idée est donc que le pouvoir n'émane pas seulement du chef, chacun des protagoniste donne ses injonctions et chacun d'eux veut asseoir ses camarades sous son pouvoir. C'est donc le fil conducteur de la 1e saison, qui est développé dans ces différents thèmes: famille, loyauté, honneur. C'est donc, selon moi, une excellente mise en bouche.

La 2e saisons nous offre un tout autre schéma, il s'agit de l'histoire du nouveau chef, craint par la plupart: les bikers, les Italiens ainsi que les Irlandais, et contre qui une attaque serait un suicide.
Mais surgit de la masse, deux nouveaux antagonistes envoyés du pays afin de détruire à petit feu le marché instauré par le nouveau Capo, toutefois la suite est prévisible, les 2 rivaux ne vont pas savoir tenir leurs engagements, croyant que tout est acquis, ils tenteront de menacer le Capo via divers stratagèmes, mais en vain, ce dernier se relèvera de plus belle. C'est ca qui devient dommage dans la série car on ne ressent plus le danger, on se doute que c'est perdus d'avance pour les nouveaux arrivants dans la ville, car le business ne marchent pas pour eux, leurs partenaires s'effondrent un par un et leur arrogance fini par les envoyer sur le tapis. C'est donc totalement différent de la 1e saison, toujours autant d'action mais beaucoup moins de saveur. Il y a pourtant quelques moments qui sortent du lots et qui nous permettent d'en apprendre plus sur le passé du Capo tel que: l'explication de la relation avec sa sœur et ce qu'il en est devenu, la traque de son père junkie dans le but de lui faire subir l'enfer, la retrouvaille avec son neveu sortant de prison, qui aspire à une nouvelle vie et qui lutte ainsi pour ne pas devenir comme son oncle, on revient donc sur un thème déjà abordé dans la 1e saison: l'importance de la famille.

Maintenant, je vous fais part des point + et - de la série qui m'ont permis de lui donner sa cote:

LES +
- Kim Coates est un bon acteur, il rempli très bien son rôle de bras droit, investi et tenace.
-la famille mafieuse en elle-même m'a beaucoup plue
-le partenariat avec les bikers (// Hells Angels du Québec)
-la rupture flagrante entre la morale et l'appat du gain
-les quelques flashback nous permettent de voir plus clair sur le passif de chacun

LES -
-dénouements prévisibles dans les 2 saisons
-les antagonistes de la saison 2 sont à la limite du risible
-peu d'éléments sur les fondations de la mafia
-une famille qui part trop vite dans la saison 1, une saisons 2 avec elle n'aurait pas été de trop, car on a peu le temps de s'y attacher
-un Capo de la saison 2 beaucoup trop invulnérable alors qu'il opère quasi tout le temps seul