Rafraichissant !

--- Pas de spoil ---

Rafraichissant ! Le meilleur adjectif que j'utiliserais pour caractériser cet anime.
Il est assez difficile de critique, car non comparable. Rien que ces 2 lignes devrait donner envie au vétéran otaku, saouler par tant de formats et clichés identiques semblant se répéter à l'infini, d'aller "voir c'que c'est qu'ce truc".

Ce truc... C'est un harem ! cri d'horreur >:D
Je me suis amusé de voir que certaines critiques dénonçaient ce côté haremesque en l'insinuant de bas étages alors que l'anime se présente clairement comme tel : Il suffit de voir l'affiche. Mais ici pas (trop) le temps de se rincer l’œil : vous aurez à lire. wut ?

Et beaucoup ! Tout est dans les dialogues. Sans être littéraires (quoique ?) ils sont d'une justesse de langage que je n'ai jamais vu dans un animé jusqu’à lors. Parfois, presque, trop complexes, trop perchés, trop "japonais", certes. Mais on rigole de jeux de mots, de comiques de répétitions, de paroles perverses sans êtres vulgaires, finement amenés, le tout avec un vocabulaire riche. Un style d'humour qui me semblait oublié. Pas de rire à plein poumons, mais toujours ce petit sourire qui reste accroché :)

Mais hormis l'humour héroï-comique (l'inverse de burlesque) que nous offres les différents personnages à l'esprit quelque peu étrange; l'anime est maitre dans le changement de ton (mais aussi de morue :D) et d'ambiances. Entrecoupé en 6 histoires courtes autour de jeunes filles, on entre dans le côté fantastique de monogatari...

Et ça parle d’entités, de dieux, de malédiction, possédant ces jeunes filles. Chacune ayant sa petite histoire autour de son "problème", simple mais à l'impact fort. Construit majoritairement autour des parents, les thèmes traités entre autres sont le viol, la séparation, la jalousie, la culpabilité, l'amour... Leurs conclusions n'ouvrent pas tant que ça à la réflexion mais présentent surtout la particularité de ne pas tourner autour d'un "ennemi". Pas de victoire, pas de méchant, simplement une reconstruction psychologique ou morale. Aucune larme tirée pour ma part mais ce n'est pas impossible.

Ces personnages, parlons-en. Peu nombreux mais tous extrêmement attachants, je me souviens clairement de chacun d'eux (mais aussi de chacun trois :D). Leurs bases peuvent sembler clichées avec l'intello, la sportive etc mais ils ont bien tous un caractère qui leur est propre. Une fois leurs histoires passées ils ont tendance à ne servir qu'uniquement de pivot pour la suite, mais les 12 épisodes de cette série ne permettent pas vraiment plus. Ils reviennent de toutes façons dans la seconde saison : Nisemonogatari.

Bakemonogatari c'est aussi de la romance, plus qu’inhabituel puisque qu'autour du personnage féminin le plus excentrique de la gente féminine de l'animation japonaise (vous ne tarderez pas à savoir qui c'est). C'est juste... Spécial. Ça balance entre le drôle, le sexy, le "what the f*ck", et le touchant, avec la femme en symbole dominant du couple... Je ne vais pas vous le décrire mais vous le laissez découvrir. C'est agréable à suivre, et vous ne ferez pas de facepalm devant la débilité d'un personnage ou de la niaiserie à en vomir, ça vous économisera quelques neurones, et vous pourrez continuer de regarder des trucs intelligents comme Prison school ou Shimoneta qui sortent en ce moment :)

Tout ce beau mélange est mis à plat avec l’esthétique shaft. Du nom du studio qui nous montre un montage plus qu'étrange mais efficace. Avec ses cadrages inhabituel, ses plans fixe parfois bizarre, bordélique ou simplement beau. Ses couleurs. Ses points de vue de caméra. Ses animations pour des scènes de dialogue soulignant tout le chara design. La richesse des expressions retransmisent à travers un visage. Ses mots, partout, tout le temps (vous comprendrez). L'incrustation de photographie et de 3D. Une sorte d’expérimentation. C'est vraiment indescriptible mais ça marche mieux qu'on ne l'imagine au début!
On passe d'une simple "occupation de l’œil" pour des scènes de dialogues, à des images vraiment belle ou sombre soulignant une émotion. Et une violence inouï pour les rares scène de combat.
Il suffit de regarder quelques AMV à l'orientation différentes pour voir l'aspect graphique, qui peut changer du tout au tout. Une expérience visuelle à part.

Et le tout s'accompagne d'une bande son magique. Les musiques sont courtes, simples et peu nombreuses. Mais sont toutes dans un registre musical différent (on passe d'un jazz à du metal !) et s'adapte parfaitement à ce qui est montré à l'écran. Elle impose totalement les changements de ton continuel que la série s'accorde.

L'anime se permet en plus d'avoir plusieurs openings et endings tous plutôt réussi.

Pour résumé simplement, Bakemonogatari a été une très bonne expérience et j'encourage à tout le monde de le "tester". Je ne lui accorde pas le 10/10 à cause de son manque d'impact global sur ma personne. Il n'amène pas à réfléchir et ne m'a pas fait paraitre le monde réel édulcoré en y sortant la tête.

Une seule recommandation pour son visionnage : c'est parfois presque éprouvant à suivre, alors il faut regarder ça au calme, posé dans son lit ou son canapé, et bien passé vos 4h de temps libre ;)