Cette critique porte sur la première saison de l’anime « Berserk » commencé en 2016
« Berserk » est un manga écrit par Kentaro Miura, manga commencé en 1989 paraissant encore de nos jours. Il a su s’attirer les louanges du public par ses qualités narratives et graphiques le hissant au rang de chef d’œuvre du manga. Du fait de cette grande popularité, plusieurs adaptations furent réalisées : l’anime de 1997, adaptation de l’arc narratif intitulé « L’Age d’Or » retraçant la jeunesse du héros, une série de trois films, eux aussi adaptation de ce même arc et produits de 2012 à 2013, et l’anime qui nous intéresse aujourd’hui, qui est la suite directe des films.
Anime fortement critiqué, notamment à cause de quelques changements du scénario original, mais aussi (et surtout) à cause de l’utilisation de la CGI (procédé d’animation utilisant des modèles 3D). Qu’en est-il vraiment ?
Les critiques, comme dit précédemment, portent en partie sur les modifications subies par le scénario original. Celles- ci consistent tout d’abord en la suppression d’un arc entre l’Age D’or et l’arc présentement adapté, mais aussi en une modification du début de ce dernier arc, début reprenant ici plusieurs éléments des premiers tomes du manga (L’Age d’Or étant un flash-back commençant au tome 3 et continuant jusqu’au tome 14, ce qui fait que les 2 premiers tomes se situent chronologiquement juste avant l’arc supprimé). Ces modifications ont plusieurs conséquences. Tout d’abord, elles nuisent au développement de Guts, le personnage principal, les 2 premiers tomes du manga et l’arc supprimé le représentant comme un être solitaire, rongé par la solitude et aigri par la trahison. Or cette partie étant grandement modifiée, elle apparaît beaucoup plus courte, et surtout anecdotique. Cependant, c’est pour éviter cet effet que les scénaristes de l’anime ont touché aux premiers tomes du manga. En effet, par quelques scènes tirées de ces tomes et plus ou moins bien adaptées, ils tentent de rendre compte de cette ambiance sombre et désespérée. En un épisode. Ce qui, encore une fois réduit considérablement la visibilité de cette facette du héros. Cependant, si l’on considère cet anime comme une suite (ce qu’il est), non pas des trois films, mais de l’anime de 1997, qui retraçait, en plus du Golden Age, une partie de ces premiers tomes, ces défauts sont assez mineurs. D’autant plus que ce qui fait en grande partie la force de Berserk, son ambiance, est parfaitement reproduite (enfin, comme expliqué précédemment, pour ce qui est de cet arc). L’ambiance est sombre, d’une grande violence, psychologique et physique, mais transcendée par des combat épiques (enfin, ce qu’arrive à transcrire l’animation) et égayée par des pointes d’humour, que certains pourront trouver légèrement redondantes (mais c’est là un défaut inhérent au manga, et donc pas à l’adaptation).
Le plus gros des reproches ne concernent cependant pas le scénario, mais la qualité de l’animation, utilisant la CGI. Crevons l’abcès tout de suite, les personnages, bien que correctement modélisés, sont, dans les premiers épisodes, terriblement raides, ce qui nuit énormément au dynamisme de certaines scènes d’actions, ce qui en a choqués certains. Cependant, cette animation s’améliore peu à peu, devenant correcte (juste correcte) vers la fin de la saison. L’animation est donc le plus gros défaut de cette adaptation, adaptation d’un manga connu pour son dessin très dynamique et de grande qualité. A cela s’ajoute le fait, évident, qu’elle est bien en dessous de celles de beaucoup d’autres animés basés sur un rythme en saisons (et donc connaissant des pauses, contrairement à certains anime paraissant en continu tout au long de l’année), réalisés en 2d numérique. La mise en scène est correcte et fonctionnelle.
L’opening est absolument sensationnel, désespéré et lancinant, avec pour fond graphique un résumé de l’Age d’Or. Les OST sont elles aussi très bonnes, surtout celle réservée aux scènes d’actions.
Au final, une bonne adaptation souffrant cependant de ses défauts techniques, ainsi que du fait qu’il soit indispensable d’avoir visionné une des adaptations précédentes (ou lut le manga) pour en profiter.