La puberté surnaturelle

: Charlotte est un slice of life qui utilise le surnaturel comme une symbolique, plus que pour de l’action. Ca parle de l’adolescence, du fait d’être en pleine construction et des bons ou mauvais choix qu’on peut faire. Mais l’animé manque de contenance, c’est globalement bâclé et frustrant.
Charlotte raconte la nouvelle vie d’Otosaka, un lycéen arrogant et médisant qui possède le pouvoir de contrôler le corps de quelqu’un pendant seulement 5 secondes. Un jour, un groupe d’adolescents dotés de pouvoirs « incomplets » lui donne une leçon et il rejoint le BDE d’un lycée qui a pour mission de retrouver d’autres adolescents comme eux. Charlotte propose une intrigue avec de très bons twists, plusieurs chocs vraiment inattendus. Et particulièrement un épisode « dépression » au-dessus de la mêlée, brillant dans son illustration du deuil qui se mélange a un pouvoir surhumain. Le héros, Otosaka Yu, est un type détestable qui évolue dans le bon sens, mais on s’attache énormément a son parcours semée de moments émotionnellement ravageur. Mais Charlotte est aussi assez moralisateur, des leçons de vie a la chaine qui marcheraient dans un monde plus Bisounours que celui des Bisounours. Et beaucoup de moments ou personnages sont bâclées ou inutiles. Exemple a l’appui. SPOILERS : les bandits kidnappeurs qui apparaissent de nulle part pour rien, la comète Charlotte qui donne le titre a l’animé mais dont on en a rien à foutre, et surtout le final. Le final est une idée de merde, que l’animé présente comme telle mais il l’applique quand même. Comment arrêter une grande révolution mondiale en moins de 20 minutes, avec une dernière scène écoeurante de guimauve et de mignonnerie débile. FIN SPOILERS. Des moments aussi énervants que tous les personnages secondaires : entre la petite sœur insupportable trop mignonne, l’idol schizophrène trop badass, le sidekick comique drôle durant 2 épisodes mais qui devient une plaie dès sa transformation en fanboy N°1, le groupe autour du héros est une chaine d’abominations. C’est dommage…
Visuellement, Charlotte est de l’animation kawaii, très cliché et mignon a en faire déborder la marmite. Mais les animateurs ont indéniablement tenté, ne se sont pas contenter de l’animation des animés du bas du panier. Les couleurs, l’action, c’est très fluide, on est devant du beau travail pour un animé de 2015. C’est chaleureux, les décors sont colorés, l’opening (musicalement bof bof) est rempli de petites séquences enjaillantes.
Charlotte a des qualités, des épisodes de haut niveau en stand alone et un antihéros profondément attachant. Mais sa morale, ses oublis, sa galerie de personnages secondaires extrêmement poussifs gâchent 10 des 12 épisodes. Et c’est beaucoup quand même…