Class
5.4
Class

Série BBC Three (2016)

Un énième point noir pour Doctor Who

Quand on parle de Doctor Who, on a tout de suite des étoiles dans les yeux, au sens propre et figuré. Série aussi vieille qu'appréciée, elle est une référence pour les fans qui aiment se blottir dans un plaid et passer leur journée à regarder une centième fois leurs épisodes préférés. Mais le succès apportera toute une flopée de spin-off à la série. Et, soyons clairs là-dessus, beaucoup d'entre eux ne méritent pas d'exister.


Quand j'ai su que la BBC projetait de faire un énième spin-off à Doctor Who, j'ai eu peur. Très peur. Quand on voit les derniers résultats, on a tendance à vouloir se vider une bouteille de Javel dans les yeux pour ne plus jamais revoir ces abominations. Mais, pleins d'espoirs, on suit quand même les news histoire de voir si ça vaudra tout de même le coup. Patrick Ness ? Connait pas. Ah tiens, Moffat fait partie de la production, un peu rassurant. C'est un certain Blair Mowat qui s'occupe de la musique ? Où est Murray Gold ? Dans l'école de Clara ? Elle va revenir ? Des questions qui nous turlupinent jusqu'à la sortie du premier épisode. Et là, c'est le drame.


Je tiens tout d'abord à préciser que la série devait s'adresser à un public plus mature, étant donné que cette dernière devait être plus violente que Doctor Who lui-même. Mais la seule violence dans cette série, c'est le simple visionnage des huit épisodes qui la composent, ainsi que son générique.


Sérieusement.


Le générique.


Pour un spin-off de Doctor Who, je m'attendais à un son travaillé, entraînant, pas une vulgaire musique qui aurait possiblement pu se retrouver dans mon MP3 durant mon adolescence. Ça concurrencerait presque Fall Out Boy, les gars. Comment voulez-vous qu'on vous prenne au sérieux si vous ne faites déjà aucun effort pour le générique ?


En parlant d'effort, parlons du jeu d'acteur. Je me souviendrai toute ma vie de Gwen, dans Torchwood, dont les mimiques dans la série se limitaient à écarquiller les yeux et à ouvrir la bouche dans n'importe quelle circonstance. Si son jeu d'acteur m'avait filé à l'époque un urticaire terrible, ceux de Class sont venus m'achever. Parce que c'est très mal joué. Et je ne parle pas que de Quill, la blondasse qui essaye de paraître badass mais qui à mon humble avis a quelque chose de coincé entre les fesses, si bien qu'elle joue aussi bien que Buzz l'éclair dans le premier Toy Story. Je parle de tous les acteurs. D'accord, ils sont jeunes et n'ont sûrement pas beaucoup d'expérience dans le domaine, mais bordel, je pense qu'ils ont tous été trié sur le volet pour choisir les plus mauvais. Même celui qui joue le père d'April, on dirait presque qu'ils ont arrêté quelqu'un au hasard dans la rue et qu'ils lui ont proposé de jouer dans la série. Comme ça.


Vous l'avez bien compris, le choix des acteurs, couplé au générique qui vise les pré pubères, ça commençait déjà mal. Du coup, on se dit que le scénario va rattraper tout ça. Grave erreur.


Encore, j'avais un soupçon d'espoir après avoir fini de visionné le premier épisode. Mais avec le recul, je pense que Capaldi y était pour beaucoup. Voir apparaître le Docteur alors que tout semblait perdu, c'était quand même très chouette, surtout que la dernière saison de Doctor Who s'était finie un an plus tôt. Et une année sans Doctor Who, c'est une année difficile. Alors voir cette grande baguette aux sourcils touffus débarquer dans l'épisode, ça fait plaisir. Mais à quel prix ? Sans son apparition, l'épisode serait sans doute tombé à plat et les personnes ayant commencé la série auraient dès lors arrêter de regarder, alors la production a décidé d'introduire une guest star, en la personne de Capaldi, pour booster le tout. Ça a marché. Mais on est pas dupes. On a vu le deuxième épisode. Et alors on a su.


Ils auraient pu faire quelque chose de bien. MAIS NON ! Déjà, voir le Docteur abandonner la sécurité de la planète à un groupe d'ados en chaleur et à deux extraterrestres exilé, derniers de leur espèce, ça frôle l'hérésie. Mais constater que ça finit par ressembler à Buffy contre les Vampires et que les histoires de coeurs prennent limite plus de place que l'histoire principale, ça mérite d'aller à la potence. Et merci, on nous a promis de la violence, pas de la niaiserie. Parce qu'entre le beau gosse, la grosse-tête qui écoute sa mère comme si c'était Dieu, la fille amoureuse d'un gay slash prince extraterrestre, et le tout dans une ambiance bal de promo... Bref, vous m'avez comprise.


Pour être honnête, je ne me souviens même plus des scénarii des premiers épisodes tellement ils ne m'ont pas marqués. Juste les derniers, qui se résument à une attaque de pétales de fleurs, un père drogué aux acides, un épisode tellement low budget qu'ils ont dû le tourner que dans une seule pièce et un flash back qui vous faire faire des facepalm à longueur de temps. Et dire que je trouvais que Torchwood avait la palme pour le pire spin off de la série (même si ça s'est clairement amélioré au fil des saisons, mais franchement, Gwen quoi), il s'est fait détrôner sec.


Je ne parlerai pas du montage, qui se résume très probablement à un pari tenu entre deux techniciens pour voir si ça passait de couper chaque scène pile au moment où l'acteur finit de prononcer son dernier mot, ni des effets spéciaux. Parce que franchement, ça me ferait mal aux fesses.


Ce fut dur, mais j'ai tenu les huit épisodes, même si l'envie grandissante de m'arracher les yeux et de me jeter sous un tram ne cessait de m'assaillir. Et la fin a été à la hauteur de la série. Autant vous dire qu'elle ne volait pas bien haut. J'pense même qu'elle creusait des tunnels, au stade où elle en était.


Le Prince qui relâche finalement les âmes du Cabinet (putain, ça lui aura pris huit épisodes pour ça) après avoir tué April et donc le Shadow Kins, et qui survit à ça. Ouais, ok, j'ai pas compris mais bon. La vieille qui avait aidé pour l'invasion des pétales de fleurs (une perle ces épisodes, j'ai jamais autant ri d'une invasion extraterrestre, si on omet le film Evolution) se fait buter par un Ange Pleureur qui apparemment coopère avec une confrérie de mecs en costards, qui comptent en faire revenir un gigantesque. Et la fin, où le Shadow Kinn se relève mais c'est en fait April qui a switché de corps. Rideau.


Ça me fait mal rien que d'y penser, tiens.


La série de huit épisodes se termine donc sur un cliffhanger dégueulasse qui semble nous promettre une suite très prochainement. Non merci, BBC, tu as assez fait de dégâts comme ça, pas la peine d'en remettre une couche.


Conclusion : comme bon nombre de ses prédécesseurs, ce spin-off a été une déception des plus totales, enchaînant des jeux d'acteurs ratés, un scénario tiré par les cheveux et des visites chez le psy à vie pour ceux qui ont eu le malheur de regarder.


Après, tout ceci n'est que mon avis, chacun possède des goûts différents et Class aurait très bien pu plaire aux fans qui aiment les séries Buffy-like, ou encore aux ados en pleine puberté, qui sait. Mais même si la série n'avait eu aucune apparenté avec Doctor Who, elle n'en serait resté pas moins mauvaise, et c'est aujourd'hui presque aberrant de nous servir des shows aussi peu travaillés au niveau du scénario, ou même de la musique. Je conclurai par mon ressenti général vis-à-vis de cette série :


Class, c'est de la merde. Point barre

Kryssou
2
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le 29 déc. 2016

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Kryssou

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