Le pitch de base de Dead Set est simple et pourtant étonnant. Alors que toute l'équipe de Big Brother, l'émission phare de télé réalité, prépare le grand prime de la semaine dans son studio isolé en bordure de Londres et rempli de fans, l'Angleterre fait face à un virus dévastateur qui touche rapidement la population et transforme les gens en infectés, des morts vivants assoiffés de sang. Et bien évidemment, il se trouve que le virus va arriver jusqu'aux studios de la chaîne E4... A priori, l'histoire de cette mini série de 5 épisodes, un de 3/4 d'heure et les 4 autres de 20 minutes, se révèle assez loufoque sur le principe. Quand on voit le résultat, on serait plutôt tenter de se mettre à genoux devant la force de l'ensemble.
La chaîne E4 prend déjà un soin tout particulier à rendre l'ensemble crédible puisque non seulement la maison de Big Brother est celle d'origine et de plus, la présentatrice originale du show garde son rôle dans la série. En collant à la réalité, E4 s'immisce au cœur de l'une de ses émissions phares pour mieux la dynamiter de l'intérieur, car si la série propose évidemment de voir les personnages types de Big Brother (la blonde siliconée au Q.I aussi élevée qu'un moineau, les jeunes sportifs plus bourrins qu'autre chose ou encore le vieux beauf passant son temps à faire des réflexions ridicules,etc...) se faire bouffer en ne lésinant jamais sur le gore (et ça déjà, ça fait plaisir!), elle se pose comme une autocritique de la TV réalité virulente et sans concession, E4 utilisant le zombie comme une métaphore aux spectateurs de ce type de show, ce que la série ne manquera pas d'ailleurs d'expliciter dans certains plans à la puissance évocatrice énorme.
De plus, et parce que la chaine fait les choses biens, la réalisation de l'ensemble est de très haute volée et piochant dans des modèles comme 28 Jours plus Tard (on a fait pire tout de même...), elle se montre toute aussi efficace que son modèle, partageant d'ailleurs avec lui de nombreux points communs tels que le fait que les zombies soient des infectés, qu'ils courent ou encore que tout bêtement ça se passe en Angleterre.
Dead Set nous fait donc oublier une année d'une tristesse alarmante pour le genre et montre que oui, c'est possible de faire du divertissement intelligent et posant une réflexion sur les habitudes audiovisuelles du public, ce qui entre nous non seulement tient du miracle.
Saluons donc bien haut les anglais pour leur courage, un tel projet étant impensable sur une aussi grosse chaîne en France, et remercions les en regardant une fois de plus cette jolie tuerie.
Messieurs, je vous félicite d'outre manche !