Devilman Crybaby surprend à plus d'un titre et peut rebuter au premier abord. C'est d'ailleurs un peu ce que j'ai ressenti en commençant la série. L'histoire est parfois racontée de façon maladroite et les dessins paraissent brouillons et foutraques. Une fois passé ce premier ressenti, soit on accroche, soit on va voir ailleurs vers du plus "classique". Personnellement j'ai insisté pour voir si ce partie pris graphique pouvait tout de même me laisser rentrer dans l'histoire. Au final ce ne fût pas tout à fait le cas mais je garde pourtant une impression forte de cette série. Certaines scènes (comme la scène dans la boite de nuit du premier épisode) m'ont hanté alors que je n'y ressentais, en les regardant, que du dégoût et de la vulgarité. Le réalisateur utilise des procédés comme la courte focale (qui déforme les premiers plans) ou les aplats de couleur et les scènes n'en ressortent que plus fortement.
Au fil des épisodes, l'histoire nous emmène vers des directions que l'on attendait pas forcément pour nous amener vers une dernière partie qui - pour le coup - m'a vraiment plu, car allant jusqu'au bout du propos initial de l'auteur, loin d'une morale tiède que l'on pouvait craindre. La musique à ce titre contribue grandement à nous faire entrer dans l'univers, tantôt électro, tantôt classique elle souligne toujours à propos les images. Une scène très marquante reste aussi une scène très simple d'une jeune homme "slamant" une réponse pendant plusieurs minutes, durant lesquelles peu à peu monte une tension. On en ressort presque sonné et impressionné par la performance.
Enfin, je regretterais seulement que cet univers si graphique et entier ne fonctionne pas tout à fait durant la première partie mais ne prenne que son envol dans la seconde moitié de la saison. La fin m'a aussi paru vite conclue et j'ai eu beaucoup de mal à ressentir une quelconque empathie pour les personnages principaux.