Lancée en 2006 sur Showtime, « Dexter » consacre avant tout un acteur de talent, Michael C. Hall, révélé par la série « Six Feet Under ». Aux antipodes de son rôle de croque-mort gay, le comédien s’empare du personnage de Dexter Morgan, créé par le romancier Jeff Lindsay, un analyste en traces de sang travaillant pour la police de Miami qui s’avère en fait être un redoutable tueur en série, mais agissant avant tout comme un justicier qui ne s’attaque qu’aux criminels, bref un superprédateur !
Amusant d’ailleurs de voir le parallèle que les scénaristes se sont amusés à tisser avec Batman, alias « The Dark Knight », Dexter devenant même le héros d’un comics baptisé « The Dark Defender » le temps d’un épisode. En effet, on peut voir la saison 1 comme le combat de Dexter contre sa némésis, l’équivalent du Joker ; dans la saison 2, il est confronté à Catwoman ; dans la 3, à Double-Face ; dans la 4, à Ra’s al Ghul ; dans la 5, c’est carrément d’une ligue de super-vilains dont il devra se défaire, mais avec l’aide de son propre Robin ; et dans les 2 dernières saisons, Hannah s’impose en Poison Ivy.
Fascinant, captivant, avec de solides acteurs au casting, doté d’une mise en scène efficace et d’un humour noir bienvenu, « Dexter » se montre malgré tout un peu répétitif à force, car après plusieurs saisons, même si la mécanique reste implacable, Dexter s’en sort bien trop souvent de justesse, les scénaristes repoussant toujours l’échéance qu’il soit découvert et traqué. Après une fin de saison 5 assez frustrante, la saison 6 fût un peu plus difficile à appréhender pour ma part, même si elle se révéla assez prenante et nous récompensait comme il faut au final. La saison 7 était encore pas si mal, mais on sentait bien que les auteurs commençaient à s’enfoncer dans la routine, voire la médiocrité. La saison 8 ayant été annoncée comme la dernière, on pouvait espérer un sursaut d’inventivité et d’audace de leur part... Malheureusement, c’est l’inverse qui s’est produit : écriture bâclée, interprétation en roue libre, mise en scène fonctionnelle, rebondissements peu crédibles – quand ça ne sombre pas dans le nawak façon « jump the shark » –, bref le final est gâché dans les grandes largeurs, une honte !
« Dexter » sera resté une très bonne série pendant au moins 4 saisons, avant de lentement péricliter les 4 saisons suivantes, ce n’est tout de même pas si mal quand on fait le bilan, mais malgré tout quelle déception, surtout quand on voit en parallèle le final magistral de « Breaking Bad », la comparaison fait décidément bien mal.