J'aime beaucoup ce qu'ont fait Gatiss & Moffat avec Sherlock et j'aime beaucoup ce qu'ils ont fait avec Dracula. La série commence très fidèle à l'ouvre de Bram Stoker et très vite fait des références visuelles à du Bela Lugosi et du Christopher Lee. Mais mieux, la série s'émancipe aussi très vite des frontières du roman pour proposer des choses radicalement nouvelles sans pour autant dénaturer l'essence du personnage. Faire du moderne avec de l'ancien, comme pour les romans/nouvelles de Sir Arthur Conan Doyle.
La dualité Dracula/Van Helsing est tout de même originale et habillement écrite. De beaux moments de tension, des dialogues ciselés et deux comédiens dont je suis tombé sous le charme. Claes Bang en Dracula et Dolly Wells en Van Helsing. On peut tout de même regretter que le personnage de Dracula ne montre pas assez son côté brisé, son côté fatalité et mélancolique du sort du personnage immortel ou comme disait Bela Lugosi, le Dracula de Tod Browding :
Dracula : "To die, to be really dead, that must be glorious."
Mina : "Why, Count Dracula."
Dracula : "There are far worse things awaiting man than death."
Cette thématique du personnage écorché "vif" n'arrive que bien trop tard ce qui nous fait venir au deuxième regret de la série, son dernier épisode. En effet, celui-ci, sans spoiler, se divise en deux parties. Malheureusement chaque partie aurait mérité un épisode complet pour ne pas donner cette impression de conclusion trop précipitée. D'autant que le première partie, trop courte, avait tellement de choses intéressantes et nouvelles à offrir.
Artistiquement l'ensemble de la série donne lieu à de superbes séquences oniriques, même quand le gore franchie des limites, il reste extrêmement graphique. Le pari visuel est réussit et se renouvelle constamment. De belles fulgurances également, autant artistiques que narratives. A part ce troisième épisode qui manque de bon sens, sans pour autant être raté, Dracula la série réussit une bonne partie de son pari.