I'm Sexy and I Know It !

Une créature surnaturelle venue du fin fond de la Transylvanie réapparaît et s’apprête à déferler toute sa soif de sang sur l’Europe « moderne ». Seule une nonne semble réaliser l’ampleur de la menace et est prête à se battre pour empêcher le vampire de réaliser son projet.

Inutile de présenter le Comte Dracula. On connaît tous le célèbre vampire bien que, curieusement, ce ne soit pas à cause du livre de Bram Stoker. Pire, beaucoup ignorent ce qui fait véritablement le personnage. Faut comprendre : les nombreuses adaptations cinématographiques n’ont pas aidé à donner une image précise du bonhomme. C’est donc sans surprise que Moffat et Gatniss, en développant la série, ont repris le livre et je leur en remercie ! Parce qu’il y a plein d’éléments super cools dans le livre, trop tombés dans l’oubli et, devinez quoi ? Les showrunners les ont repris et ça fait visuellement du BIEN. T’as des mouches qui rentrent dans l’œil, des loups déchiquetés, des chauve-souris (des chauve-souris, putain ! ça faisait ringard depuis les années 30), du sang, de beaux hommages aux classiques éponymes, un thème de la sexualité mêlé à celui de la mort et un véritable prince des ténèbres charismatique à souhait !
Claes Bang, acteur danois inconnu en France, apporte une véritable force et un nouveau souffle au personnage qui fait toujours plaisir à voir. Il y ajoute en plus une sensualité qui a de quoi faire rougir n’importe qui. A cela s’ajoute un casting qui sait lui rendre justice surtout son partenaire de l’écran, Dolly Wells qui joue une Van Helsing à couper le souffle.
Le premier épisode est juste excellent : bonne introduction du sujet, personnages dynamiques et charismatiques, atmosphère étonnante, rebondissement. C’est génial ! Un pur plaisir cinématographique !
Le deuxième suit la lignée du premier et y ajoutant une véritable ambiance de thriller. Une petite déception ? L’impression que tout ne doit tenir qu’un épisode. Comprenez, beaucoup de questions se posent sur ce qui s’est passé entre le un et le deux et, si la plupart sont résolues, on garde quand l’impression que les actions doivent s’enchaîner les unes à la suite des autres pour que tout soit conclu avant la fin.
Et pis, évidemment, le duo n’a pas pu s’empêcher de faire ce qu’ils savaient aussi bien faire : transposer le tout à l’époque moderne. Et c’est là que le bas blesse. Le troisième épisode loupe sa marche entre fin XIXème siècle et XXIème siècle. Oh, l’ensemble reste de qualité et les différentes transpositions sont réussies mais… ça fait brouillon. Pourquoi ? Parce que trop précipité. Et oui, si le deuxième épisode semblait s’accélérer pour tout conclure à sa fin, c’était pour tout transposer au XXIème siècle. Pour lancer une saison 2 ? Hélas, non.
En fait, il semblerait que les producteurs et Netflix ont conclu qu’ils feraient une mini-série… d’une saison ! Rien de grave sauf que Moffat et Gatniss se sont visiblement trop emballés à l’écriture et… se sont retrouvés avec le contenu de largement deux saisons, peut-être trois ! Du coup, quand arrive la conclusion du troisième épisode, on se rend compte du gâchis MONS-TRU-EUX auquel on vient d’assister et, si les majuscules ne vous l’ont pas fait comprendre, ça fait mal !
Parce que les bonnes adaptations sur le comte sont RA-RES et parmi les bonnes, peu arrivent à donner à Dracula toute cette image de prince des ténèbres monstrueux et cruel, si puissant et effrayant qu’il ferait trembler de peur le diable lui-même ! Cette adaptation l’avait très bien réussi. Et elle ne pouvait pas s’arrêter après trois malheureux épisodes (bien que je soupçonne Gatniss et Moffat d’avoir agi ainsi pour pouvoir se pencher sur la saison 5 de Sherlock. Ce qui est une bêtise puisque… la saison semble très loin d’arriver. Du coup, ils auraient pu vraiment entretenir leur nouveau bébé comme il se doit, en attendant de continuer leur série fard).
Après, sans aller jusqu’à conspuer la mini-série au point de lui faire baisser sa note, je tiens à vous le dire : je suis très déçue. En plus, Netflix a la fâcheuse tendance à proposer des divertissements… qui finissent par partir en sucette ! (Stranger Things, La Casa de Papel, Outlander, etc.) Quand ils ne décident pas tout simplement d’écourter un programme pour pouvoir financer d’autres projets plus douteux (Sense8, The OA, Dark, ce qui a poussé les showrunners à la conclusion dès la saison 3, apparemment, etc.). Pour une fois, on avait un divertissement qui tenait la route… donc l’écourter ainsi…
C’est surtout très chiant que… il y avait tout un pan de l’histoire de Dracula a développé comme ils l’ont fait avec le deuxième épisode, avec Mina Harker ! Là, bonne chance pour savoir qui sont les Van Hellsing, la fondation Harker et autres…