"Pourquoi aimez-vous DBZ ?" Vous avez quatre heures [trois jours dans l'animé]
J'adore ce manga, j'ai grandi avec, et j'aime encore aujourd'hui, même avec le recul. Pourtant, je conçois parfaitement qu'on n'aime pas, que l'on trouve ça moche ou répétitif ou sans intérêt ou débile ou autre défaut/critique justifié(e) ou non à apporter.
Or je serais bien en peine de répondre à la question posée dans le titre de ma critique, mais je vais faire de mon mieux. Donc pourquoi est-ce que j'aime Dragon Ball Z ?
Déjà, le fait d'avoir connu ça jeune et grandi avec. La nostalgie a toujours aidé à enjoliver certaines choses de notre enfance qu'on n'aurait pas autant apprécié si on l'avait découvert des années après. Et en effet certains défauts de DBZ me sautent davantage aux yeux. Mais j'apprécie toujours, et j'accepte les défauts.
Ensuite, d'être un garçon, et donc (sans aucune misogynie, sexisme ou autre) plus enclin à apprécier le côté bourrin, les combats dantesques, les retournements de situation etc... Oui, c'est répétitif mais ça l'est plus dans les OAV tournés en parallèle que dans le manga/anime je dirais. Je passe sur le fait qu'ils ont rallongé l'anime car il sortait en même temps que le manga et Toriyama n'avait pas encore fini la version papier.
Car même si le schéma reste le même (méchant qui évolue au fur et à mesure, gentil qui a du mal mais qui finit par y arriver, etc), il n'est pas un simple copié collé : Il y a plus ou moins match nul à la fin de l'arc Saiyan, Freezer meurt (pense t-on) mais c'était acquis dès la transformation en Super Saiyan de Goku (rendant du coup pour moi ce combat plus faible que les autres alors que le build-up était prometteur), ce n'est pas Goku qui sauve la situation pour l'arc Cell-Cyborgs et n'est d'ailleurs pas si exposé que ça dans l'ensemble, quand à Buu on a carrément l'aide d'un humain normal en la personne du comic relief Hercule/Satan qui, contrairement aux Saiyan, arrive à gagner la confiance de tous les humains pour le Genkidama final.
Ces climax différents montrent quand même une certaine réflexion, prouvant ainsi que DBZ n'est pas un simple bourre-pif de divertissement sans intelligence. Certes, c'est pour ce côté là qu'il est devenu culte, là où Dragon Ball se concentrait plus sur l'histoire même et accentuait le côté comique. Mais DBZ reste efficace, bien que souvent simpliste, pour cela. Je parlais de la fin de la saga Buu, le fait que les humains ne répondent pas positivement à l'appel de Vegeta puis de Goku et ont besoin de Satan/Hercule pour le faire m'avait marqué, on revenait un peu à un débat de comics comme avec les X-Men : les Saiyan faisant office de mutants, donc forcément rejetés au moment de demander l'aide des humains. Ca n'a pas été développé mais c'était bien fait.
Et tant que je parle de profondeur dans le manga, ce n'est pas pour rien que Vegeta est en général le perso préféré des fans : un méchant qui devient gentil malgré lui (certes comme Piccolo) mais en restant tout le long fidèle à son caractère, en étant même parfois drôle malgré lui, le rendant au final très attachant. Alors que il est un vrai trou du cul dans la bonne partie du manga, mais c'est bien connu, le public aime les gars antipathiques mais non pas dénué de personnalité.
Ainsi pour moi il est au centre de certaines des scènes les plus fortes du manga, et ironiquement, elles se déroulent toutes dans la saga Buu, alors que celle-ci commençait à aller un peu loin dans la surenchère de puissance et désacralisait un peu le mythe du Super Saiyan (sans doute pour cela que Battle of Gods nous a introduit un nouveau Super Saiyan afin de mystifier à nouveau cela). Je parle de son combat (épique en passant) avec Goku où il raisonne son choix de s'être laissé manipuler par Babidi, de son sacrifice plus tard contre Buu, et de son monologue intérieur quand Goku affronte le petit Buu et qu'il reconnaît son attachement pour Goku.
Et au risque de provoquer des accès de rage chez les puristes, ces scènes sont également excellentes en VF. Oui j'assume ! Certes les traductions étaient foireuses, notamment pour les attaques (Rayon magique, mais oui..), et on sait que les doubleurs de l'époque n'étaient pas très enclin à doubler du manga, surtout si celui-ci était violent, inutile de vous rappeler ce qu'il s'est passé avec Ken le Survivant. Mais je suis désolé, le doublage reste pas si mal pour un manga au niveau du timbre de voix des personnages, et justement Vegeta est très juste à ce sujet, surtout dans les scènes citées ci-dessus, donc rien que pour cela, merci Eric Legrand. Mais rassurez vous, si je peux le voir, je le fais de préférence en VOST afin de mieux apprécier le produit global.
Je parlais de l'humour, je continue à l'apprécier même s'il est inégal selon les situations et les personnages, je regrette notamment que Krilin qui avait une grande importance au départ soit petit à petit relégué au rôle de comic relief, bien que ce fut surtout le cas dans les OAV. Au moins dans la saga Cell, son tourment par rapport à C-18 est très bien fait, que ce soit pour les touches d'humour ou celles plus sérieuses. Mais une fois la saga Buu enclenchée il n'y en a que pour les Saiyan, fallait s'y attendre.
Sinon les scènes d'enfer ne manquent pas, notamment les premiers passages en Super Saiyan, quelque soit le niveau, les musiques évidemment ont aidé, elles ont marqué tous les fans du manga, si bien que Dragon Ball Kai (l'anime réactualisé visuellement et raccourci pour plus coller au manga papier) n'a pas plus à tous car dépourvue de ces morceaux. Elles restent toujours meilleures que l'opening VF de DBZ. Déjà quand j'étais jeune j'avais horreur de ce générique donc...
Donc voilà en gros. Mais comme je l'ai dit ailleurs, la réussite d'une œuvre se mesure souvent par sa capacité à nous absorber dans son univers. Cela reste subjectif mais plus il réussit à le faire, moins on a le réflexe de reprocher ses failles pourtant évidentes. Et bien Dragon Ball Z en est un exemple parfait. Je ne dis pas que je vais l'apprécier toute ma vie mais il reste une profonde réussite et il est clair que j'en ai encore pour quelques années à me mater les épisodes et (plus occasionnellement) les OAV.