Rarement une série ne m’a tenu autant dans une vraie tourmente.
Dans les années 50, une famille noire emménage dans un quartier composé uniquement de blancs. Bien avant ce déménagement la famille a subi une tragédie : elle a perdu le premier garçon : Chester. Le père qui rentre de la guerre et vient d’être embauché en tant qu’ingénieur.
Après des mois sur le marché, cette maison leur est littéralement donnée. Si l’agent immobilier et le couple NOIR sont heureux de cette acquisition. Le voisinage BLANC considère que c’est un risque de dévalorisation de leurs propriétés immobilières.
La particularité des « suburbs » américains saute aux yeux. En France, il n’est pas question que la personne qui vit à côté me « suggère » de tondre la pelouse de mon jardin. Aux US, tout le monde s’occupe des affaires du quartier. Les nouveaux propriétaires doivent avoir l’approbation des actuels propriétaires. C’est dans ce contexte que la famille NOIRE emménage. Elle a fui quelque chose, quoi ? Le spectateur ne le sait pas. Mais cela est relatif au racisme.
Au fil des épisodes, la tension monte. La réalité et les visions se mélangent. La musique nous tient en haleine. les acteurs sont excellents.
Le spectateur ne peut que spéculer sur les visions. Les hallucinations ne sont pas réservées à la MÈRE NOIRE. On découvre que le PÈRE NOIR et les deux FILLES NOIRES voient également des choses/êtres surnaturelles. Les visions sont liées à la culpbilité ou/ou à l'envie de chaque personnage. Elles dirigent la narration, aidé de la musique on a l'impression d'être plongé dans la tourmente avec ces personne qui n'arrive plus à trouver d'issu.
Si la névrose est du côté de la famille NOIRE, la FEMME BLANCHE a également ses problèmes. La femme BLANCJE est obsédée par la famille NOIRE. Elle ne comprend pas le laxisme des hommes. Elle aurait aimé pouvoir être un homme, elle aurait fait tellement plus. Mais non, elle est juste une femme. Une femme qui doit supplier son mari de montrer un courage qu’elle est plus que capable de prouver. Alors, elle se jette dans les bras du laitier - qui lui-même ne rêve que de se la faire.
La série aborde beaucoup de sujets terribles et terrifiants : le sentiment d'appartenance, la misogynie dans le travail, le système de prêt des banques envers les familles noires, le racisme latent dans les petites villes américaines, l’inceste (une fille de riche qui retourne demander un prêt à son père. Il lui propose de prendre un « bain » avec la complicité de sa femme — malgré l'étiquette de raciste-en-chef du quartier — on ne peut qu’éprouver de la pitié pour son enfance et cette façon qu’elle a d’avoir un sourire mécanique), le travail des femmes — qu’elles soient au foyer ou employées — les femmes ont une obligation de perfection qui fait peur. L’insécurité des femmes (qu’elles soient noires ou blanches elles sont des appâts pour les hommes — le viol de FEMME NOIRE est juste terrible). Et enfin le meurtre d’un petit garçon que l’on a torturé dans un sac devant les yeux de sa mère, alors qu’elle se faisait violer par 2 hommes blancs.
LA scène qui m’a mise en accord avec la série est la confrontation entre la femme NOIRE et la femme BLANCHE... Et la gifle... Est-ce qu'on va épiloguer sur la gifle ???? C’est juste épique. Aucune des deux femmes ne baisse les armes. Menaces pour menaces, coup pour coup. Toujours avec le sourire et cigarette à la main. Ces deux femmes ont subi plus d’épreuves qu’un être humain ne peut supporter. Elles sont deux survivantes.
Le petit bonus : Qui aurait pu croire qu'une vingtaine de femmes blanches, coiffées, maquillées et corset en place soient aussi effrayantes, et pourtant c'est le cas.
Regarde cette série est incroyable.