Plot twists, corruption et paysages ensoleillés

Il n'y a pas à dire, Great Pretender était THE anime à ne pas louper l'été dernier. Anime original produit par Netflix et WIT Studio, qu'on ne présente plus, leur collaboration ne pouvait apporter que du bon.

L'histoire raconte celle de Makoto Edamura, auto-proclamé meilleur escroc du Japon, qui tente d'arnaquer un touriste français, mais qui se fait lui-même prendre au jeu du français. Celui-ci dit s'appeler Laurent Thierry et dit escroquer en s'en prenant à des personnes particulièrement corrompues. Edamura va donc se joindre au français et au groupe d'escrocs qu'il a formé afin de soutirer un maximum de cash à ces gens se croyant au-delà de toute loi, quitte à constamment risquer sa peau dans des milieux très dangereux...

Déjà, on va en venir tout de suite à ce qui est le plus évident: l'esthétique de cet anime est un bonbon pour la rétine, avec des backgrounds à couper le souffle sur chaque plan et une animation impeccable. Mon visionnage aura été un véritable plaisir à ce niveau-là.

Le concept, ensuite. J'en conviens, voir des escrocs comme protagonistes arnaquer des méchants riches, c'est quelque chose qui moralement peut rebuter certaines personnes et les empêcher de s'attacher à nos protagonistes. Mais l'anime n'hésite pas à montrer des côtés qu'on ne soupçonne pas forcément chez ces charlatans, qui fait qu'on ne les déteste jamais vraiment.

Aussi, le fait qu'il s'agisse d'un anime original Netflix lui donne cette petite touche particulière qui fait que l'on ne sent pas particulièrement devant un anime japonais en regardant Great Pretender, d'autant plus que les personnages voyagent partout à travers le monde, sont originaires de plein de pays différents, et parlent même plusieurs langues comme l'anglais, le français ou le mandarin, avec des accents parfaitement maîtrisés, ce qui est suffisamment exceptionnel dans un anime japonais pour le préciser. Certains diront qu'il s'agit d'une des faiblesses de l'anime, pour moi c'est une de ses plus grandes forces. Sans le dépaysement que procure Great Pretender, je pense que cet anime n'aurait pas tellement marché.

Toutefois, on ne va pas se mentir, Great Pretender possède également une caractéristique qui est à la fois sa plus grande force et sa plus grande faiblesse: des plot twists en pagaille, à chaque épisode. Car autant c'est vrai que ce sont ces plot twists qui jouent avec nos attentes autour de l'histoire et des personnages pour mieux les déjouer à chaque arc, au bout de 23 épisodes, autant on en vient à prédire le plot twist, à se dire que forcément, ce personnage qui est mort n'est en réalité pas mort, ou que Laurent a encore une fois trois coups d'avance sur son adversaire, comme d'habitude, et c'est dommage. D'autant plus que les derniers plot twists du dernier arc frisent vraiment le ridicule, entre comebacks inattendus et punition finale pour les méchants qui est vraiment de l'ordre de l'irréaliste voire du cartoon.

Cependant, ça n'en reste pas moins un bon anime à mon goût, le genre d'animes qu'on ne peut vraiment croiser qu'une fois par an, et avec la publication du manga depuis juin 2020 au Japon, je ne serais pas vraiment étonné de l'annonce d'une saison 2 en 2021 ou en 2022. C'est donc un anime que je vous recommande vraiment, ne serait-ce que pour le plaisir d'entendre du bon vieux français comme on l'aime dans un anime japonais en VO.