Greek
6.3
Greek

Série Freeform (2007)

Greek ou une lecture à la fois sociale et comique du "système grec" des universités américaines

Voilà une série bien peu connue en France. Pourtant, c'est intéressant de s'y pencher : n'avez-vous pas envie de découvrir un peu le système grec des universités américaines ? Ce phénomène est bien méconnu en France, puisqu'il ne fait pas du tout partie de notre culture : on crierait probablement à la secte si cela se répandait dans nos universités... Autre point fort de la série : le décor universitaire ! Adieu, couloirs des high school, pom-pom girls et quaterbacks ! Bien sûr, la série ne s'adresse pas à tous les publics et à tous les goûts : si vous avez un âge compris entre, allez, disons, 13 à 30 ans (à la louche, une grande louche), cela pourrait vous plaire, et surtout si vous êtes une fille (et que vous êtes susceptible d'aimer ce genre de séries avec histoires d'amour, prises de bec, jolis garçons... mais pas que !)

Bon, certes, ce système grec présenté est quelque peu idéalisé, un peu cliché : la série reste dans un esprit très bon enfant, même si parfois elle se prend - parfois - un peu trop au sérieux alors que le comique est en réalité sa force première. Car oui, Greek, c'est un cocktail de rire et de la bonne humeur pendant quatre saisons non-stop ! Beaucoup de références culturelles américaines à propos de films et de séries tournées en dérision, par exemple. Tous les personnages sont aussi délurés, et deux sortent notamment du lot : Cappie, "the Great Cappie" par son humour extraordinaire, son charme et son côté très "brotherhood" et Dale, le colocataire de Rusty (joué par Clark Duke, s'il vous plaît !) totalement barré et drôle malgré lui. Vous voyez Sheldon Cooper dans The Big Bang Theory ? Si Dale ne lui ressemble pas tout à fait sur quelques points, cela ne m'étonnerait pas qu'ils soient cousins... Ahah!

Casey est probablement la personnage la moins "délurée", et c'est pourtant autour d'elle que se centre la série, et aussi de Rusty, son frère, bien sympathique. En fait, c'est cela aussi une autre force de la série : la sympathie de ses personnages. Ils sont tous incroyablement frais et attachants, on n'a qu'une envie : suivre leurs péripéties, qui ne seraient pas si passionnantes si elles ne les concernaient pas ! Vous voyez le paradoxe ? Je ne saurais vraiment l'expliquer... Les personnages qui animent la série vous entraînent, vous charment par un je-ne-sais-quoi diaboliquement attirant, dans l'univers pourtant bien édulcoré de l'université américaine. Mention spéciale aux Kappa Tau en général (surtout au "Brouteur", ou à "Beaver" en VO), qui sont tous aussi frais les uns que les autres.

Greek, c'est aussi une critique des élites américaines qu'elle met pourtant en scène : la fraternité Omega Chi, même la sororité Zeta Beta Zeta et les Kappa Tau illustrent ce phénomène : être beau, être riche, être cool, répondre à certains critères pour être accepté socialement, pour pouvoir accéder aux privilèges de la vie (les bons stages, les bons contacts professionnels, les bonnes astuces pour réussir aux examens, les invitations aux bonnes fêtes en gens bien éduqués et pourtant "malfaisants"...). Faire parti du système grec, c'est débourser de l'argent pour pouvoir bénéficier de tout cela, c'est se distinguer des autres étudiants par un statut social plus important (les autres sont exclus de cet univers qui se replie d'ailleurs complètement sur lui-même), c'est être comme dans une "élite" qui EUX, ne profite que des meilleurs moments, comme le dit lui-même Rusty au tout premier épisode de la série. Être en dehors de ce système, c'est se couper de tous ces privilèges et de la chance de profiter de la vie et de réussir professionnellement et socialement. "Le système grec, on y est tous beaux, on y est tous biens et on s'y amuse tous ensemble même si parfois on se déteste entre nous". Voilà un autre joli paradoxe de la série !

Greek, c'est aussi une critique de la politique. Elle est bien cachée mais bien présente aussi : prenez Rebecca Logan, les déboires avec son sénateur de père, la guéguerre entre Frannie et Casey pour le poste de présidente des Zeta Beta... et encore d'autres évènements comme cela qui tourne autour des politiques "intersororales" et "interfraternelles".

Pour toutes ces raisons, pour le charme des personnages (SURTOUT), le système grec, ces "critiques" (attention à ne pas prendre ce terme au sens négatif... critique, c'est une vision, une représentation, un avis subjectif donné...), le COMIQUE, je recommande donc chaleureusement Greek. Il faut passer outre la première impression mitigée que laisse le premier épisode (cela dit, cette impression existe à chaque premier épisode...) : on se laisse rapidement entraîner par ce tourbillon de vitalité, de fraîcheur, de bonne humeur, d'humour parfois pince-sans-rire et la lecture sociale du système grec. Si la saison 2 est pour moi la moins bonne (au-delà du 5ème épisode, cela devient un peu... "bordélique", on va dire), on suit tout de même avec plaisir les aventures de tous ces jeunes gens à Cyprus-Rhodes !

A consommer sans modération, sincèrement !

(et, si possible, en VO, pour ne rien rater des jokes, blagues salaces, piques ironiques et jeux de mots forts plaisants qui abreuvent la série...)
MlleRuth
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le 5 janv. 2014

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