Encore des spirales !

Si la psychose de la spirale engendrée par Junji Ito avait réussi à me posséder, j'avais cependant réussi à la terrer au fond de mon esprit. "Tengen Toppa Gurren-Lagann", cet infâme anime que l'on m'a excessivement sollicité à visionner, moi qui tends à repousser de plus en plus mes penchants pour les séries animées, faute de temps, a fait renaître dans mon esprit cette fascination pour le tourbillon, la tornade, le trou noir, le tourment illimité. Si le schéma suivi par le scénario montre une nette évolution, les épisodes pouvant être rangés selon des critères spatio-temporels, le thème dominant n'est autre que le cycle infini, si ce n'est affamé ; nonobstant, on ne peut pas y entrevoir que des aspects bénéfiques, car dès l'instant où l'univers se présente aux yeux du spectateur, celui-ci a soif de savoir, une curiosité tout à fait dérangeante. Dépendance qui n'est guère agréable, comme pour tout hallucinogène dont les effets peinent à se diversifier ; dans la drogue qu'est cet anime, on se retrouve coincé dans l'irrémédiable montée céleste du besoin de connaître, & ce en dépit de la qualité peu à peu amoindrie de l'histoire. On sait nécessairement, avant la moitié de la saison, où tout cela va aboutir. On se demande seulement quand est-ce que tout cela s'arrêtera. Mais la puissance de la spirale est si étendue qu'il est difficile de jauger les limites créatives des auteurs de ce petit bijou de l'animation. Finalement, ce qui dérange chez "Gurren-Lagann", c'est toute l'antithèse certes maîtrisée, mais totalement loufoque, que Simon mène au cours de sa quête : tout risquer pour tout sauver, avancer malgré les frontières, quittes à scander le même slogan en boucle, quittes à amener la redondance peu désirée au sein de la lutte contre l'ennui & le désespoir. Quelle formidable épopée offerte par l'humanité ! Quelle variété imaginative étalée sur l'ensemble des paysages que seule une Histoire de l'Homme métaphysique peut apporter !

J'ai acheté ma propre vrille en collier.