S'il te plait, fabrique moi un ordi
C'est joli un ordinateur. Ça a plein de touche, ça pèse pas bien lourd, ça a un joli écran, parfois tactile en plus.
Et puis on peut faire plein de choses avec. Ecrire des critiques (tu la sens la mise en abîme ?), parler avec des gens, interagir avec tout et n'importe quoi, pirater des gouvernements, trouver des news toutes fraîche sur le prochain Pokémon, ect...
Mais avant d'avoir ce petit condensé de la technologie actuelle entre les mains, il a fallu le construire. Il a fallu que des gens, des visionnaires décident de changer le futur, de le révolutionner, de voir les choses en grands. Et à l'époque, il s'agissait pas juste de trouver comment avoir l'option café en plus du lecteur de disque, mais juste, juste, rendre une machine réservée à une élite aussi grosse et transportable qu'un attaché-caisse.
Halt & Catch Fire nous propose ceci, de suivre un trio de personnage qui tente de construire la machine du futur. On se retrouve plongé dans les années 80 (une époque ou Micheal Jackson était encore noir), à suivre Joe, Cameron et Gordon se battre pour faire exister leurs idéaux et leurs visions de l'avenir.
Oh bien sûr, tout ceci ne s'est pas fait du jour au lendemain. Entre le hacking, les guerres d'égos, les licenciements et les doutes sur le bon fonctionnement de la machine, il s'en est passé des choses pour ses trois là. Au début un peu clichés (Le beau parleur visionnaire plein de secret, la punk rebelle et le génie frustré), ils deviennent vite le moteur de la série et un vecteur émotionnel. Comme eux, on découvre les premiers ordinateurs portables et les PC intelligents. On est avec eux, on a envie de voir cette machine sortir et révolutionner le monde de demain. On est dans les années 80 et on veut rentrer dans le 21ème siècle par la grande porte. Et quand tout va mal, que tout semble nous lâcher et ne pas vouloir fonctionner, on se raccroche sur une idée, parfois stupide, parfois folle mais tellement attractive qu'on n'a qu'une envie, la réaliser.
Et puis, l'épisode s’arrête. On arrive au terme des 40 minutes, on quitte l'ambiance délicieusement rétro des 80s, la bande-son entraînante et le charabia informatique qui, au final, nous semble si clair alors qu'on arrive à peine à faire bip-bip (et coyote) avec notre ordi.
Tout ça pour se rendre compte de la douce ironie qui nous habite. Celle qui nous fait regarder des gens tenter de créer une machine portable pesant moins de 7kg sur notre beau notebook pesant à peine 500g. Et de se dire "putain, on en a fait du chemin".
Et que l'attaché-caisse est plus gros que l'ordi.